Le fabricant japonais de faisceaux de câbles automobiles a jeté son dévolu sur la ville de Meknès pour ouvrir sa troisième usine au Maroc, après celles de Tanger et de Kénitra. Inaugurée hier mardi, la nouvelle plateforme industrielle du géant nippon emploie actuellement 1.700 personnes. Le géant nippon spécialisé dans le câblage automobile se renforce au Maroc. Fort de deux unités industrielles basées à Tanger et Kénitra, Yazaki Maroc vient d'ouvrir sa troisième usine à Meknès. Inaugurée hier mardi en grande pompe, la troisième plateforme industrielle est située dans la zone industrielle d'Agropolis, laquelle est en passe de devenir un grand pôle économique à proximité du grand axe autoroutier Oujda-Casablanca. Elle s'étend sur une superficie de 56.000 m2 dont 30.000 construits, et emploie actuellement 1.700 personnes pour atteindre 2.700 en fin d'année. Opérationnelle depuis août 2015, la troisième unité du groupe japonais a nécessité plus de 17 millions d'euros. Ce faisant, Yazaki renforce ses capacités de production dans un secteur très concurrentiel. Depuis l'installation de Renault et de PSA, le Maroc a connu une ruée des équipementiers automobiles. Delphi, Leoni, Sumitomo... tous les géants de l'équipement automobile lui ont emboîté le pas. «Cette troisième unité va servir exclusivement le constructeur français Renault et plus particulièrement ses marques Scénic et Megane. Mais en fonction des commandes, le câblage d'autres modèles peut être effectué ici», indique El Mostapha Khaldi, directeur des ressources humaines. Compétitivité Pour Moulay Hafid Elalamy, qui a présidé la cérémonie d'inauguration, l'enjeu aujourd'hui est d'assurer la durabilité des investissements. «Le Maroc a déployé de grands efforts pour faire du Maroc un terreau industriel favorable. Aujourd'hui c'est le cas, et nous sommes en train de cueillir les fruits de ces efforts avec l'implantation dans le royaume de géants mondiaux comme Yazaki», indique-t-il. Mais, poursuit-il, «notre mission ne prend pas fin à ce niveau pour autant». «Dans un environnement très concurrentiel, il faut accompagner ces opérateurs qui s'implantent au Maroc pour garantir leur compétitivité», ajoute-il. Pour y arriver, le ministre de tutelle et les dirigeants du groupe nippon ont convenu de la mise en place d'une commission mixte. Objectif? «Plancher pendant deux semaines sur les pistes à même de renforcer la compétitivité de l'équipementier japonais», explique Elalamy. Ces dernières années, les équipementiers mondiaux ont peu à peu commencé à tourner le dos à l'Europe de l'Ouest puis de l'Est pour se relocaliser dans des pays à plus bas coûts comme le Maroc, la Tunisie ou encore l'Egypte. Du coup, la bataille est des plus rudes pour attirer ces opérateurs. «La Chine, usine du monde, perd sa compétitive petit à petit à cause du renchérissement de ses coûts de production. Le Maroc a tous les atouts pour capter les investisseurs qui vont déserter l'Empire du milieu», estime le ministre de l'Industrie. Cela dit, l'enjeu pour le Maroc demeure l'intégration industrielle. «L'industrialisation que nous souhaitons développer ne peut pas être superficielle. Nous voulons intégrer notre tissu industriel local dans cette dynamique. D'ailleurs, c'est une condition sine qua non pour l'accompagnement de tous les projets industriels au Maroc», précise-t-il. Horst Rudolph CEO de Yazaki Europe Après Tanger et Kénitra, l'usine de Meknès consolide notre position au Maroc. Notre 3e usine est la preuve que notre engagement s'inscrit dans la durée pour faire du royaume une véritable plateforme industrielle pour notre groupe. L'Etat marocain a déployé de grands efforts ces dernières années pour développer son industrie, un secteur où il nourrit de grandes ambitions. Nous sommes convaincus qu'en mettant la main dans la main, on peut réaliser de grands exploits dans ce domaine. Moulay Hafid Elalamy Ministre de l'Industrie Les grands industriels mondiaux sont en train de se tourner vers de nouvelles destinations intéressantes en termes de coûts de production et de main-d'œuvre qualifiée. À ce niveau, le Maroc a tous les atouts pour peser dans la carte de l'industrie mondiale. Nous avons déployé de grands efforts pour faire du Maroc un terreau industriel favorable. Aujourd'hui, c'est le cas et nous sommes en train de cueillir les fruits de ces efforts avec l'implantation au Maroc de géants mondiaux comme Yazaki. Montée en puissance Après la première unité de production lancée en septembre 2000 dans la zone franche de Tanger, Yazaki est revenu à la charge en 2011 avec un deuxième site à Kénitra. Le groupe est devenu, de ce fait, un acteur majeur de l'industrie automobile au Maroc avec plus de 10.000 emplois créés à la date d'aujourd'hui. Fondée en 1929 au Japon, Yazaki est l'une des plus grandes sociétés à vocation internationale, employant 280.000 personnes à travers 492 sites dans 45 pays, en Asie, en Europe, en Amérique et en Afrique. La gamme de ses produits comprend des câbles électriques, des instruments de compteurs et automobiles, des appareils à gaz, des technologies de climatisation et des systèmes solaires.