Après le récent sommet Inde-Afrique, New Delhi accueille une nouvelle rencontre censée donner «un nouveau souffle» à la coopération indo-africaine. L'agriculture, l'énergie, les infrastructures et la santé figurent parmi les secteurs de prédilection des investisseurs indiens. L'Inde est à la recherche d'une nouvelle «feuille de route» pour dynamiser sa coopération économique avec l'Afrique. C'est dans cet esprit que se tient, les 14 et 15 mars à New Delhi, un important forum sur le partenariat indo-africain. Cette manifestation est co-organisée par la banque indienne de l'import-export (Eximbank) et la Confédération indienne de l'industrie (CII). Elle a mobilisé 400 participants issus de 27 pays, dont 22 ministres africains, en plus des vice-présidents du Ghana et du Sud-Soudan. Du côté indien, les poids lourds de l'industrie sont également présents, à l'instar de Noel N. Tata, PDG du célèbre constructeur automobile «Tata». «Notre objectif est d'étudier les moyens de mieux coopérer avec vous et de renouveler le partenariat qui nous lie», a lancé, aux délégations africaines, le ministre indien des Affaires étrangères, Gen. VK Singh. Secteurs clés Pour l'Inde, le renouvellement des liens avec l'Afrique «doit se faire ensemble avec les Africains». Il n'est donc pas question de faire cavalier, même si, à vrai dire, la deuxième puissance démographique du monde veut à son tour accélérer le tempo en Afrique en élargissant ses intérêts, à l'instar de son voisin chinois. Dans le sous continent indien, on estime que l'agriculture, l'énergie, (notamment le solaire), ainsi que la santé, les mines et la formation des ressources humaines, sont les secteurs qui offrent le plus d'opportunités de co-investissement. «De nombreuses entreprises indiennes vont investir dans des joint-ventures en Afrique dans les prochaines années», a promis le président de la Confédération indienne de l'industrie, Sumit Mazumbder. B to B Les pays anglophones, à l'instar du Nigéria et le Ghana semblent être les priorités des hommes d'affaires indiens. En effet, ces deux économies de l'Afrique de l'Ouest, sont les invitées d'honneur lors de ce forum. À l'issue des travaux, un nouveau chemin devrait être balisé pour ce partenariat Sud-Sud. Les points inscrits à l'ordre du jour sont très variés et concernent, entre autres dossiers, le financement des projets, la mise à niveau des infrastructures, ainsi que l'accès à l'électricité. Plusieurs rencontres B to B sont également prévus entre les hommes d'affaires africains et leurs partenaires indiens. Gen. VK Singh Ministre indien des Affaires étrangères Le volume des échanges avec l'Afrique progresse considérablement, mais reste encore en deçà du potentiel qu'offrent nos économies. Il faut donc étudier les moyens de renouveler ce partenariat. Noel N. Tata PDG du groupe automobile «Tata» Le partenariat entre l'Inde et l'Afrique est utile à l'économie mondiale, notamment dans ce contexte de récession des économies occidentales. Sumit Mazumbder Président de la Confédération indienne de l'industrie De nombreuses entreprises indiennes vont investir dans des joint-ventures en Afrique durant les prochaines années. L'Afrique, 2e destination des IDE indiens L'Inde fait partie des plus grands investisseurs étrangers en Afrique. Selon Sumit Mazumbder, président de la Confédération indienne de l'industrie, «l'Afrique est la deuxième destination des IDE indiens dans le monde, après les Etats-Unis», soit 16% du total des investissements des entreprises indiennes à l'étranger. Du côté des échanges commerciaux également, le rythme de croissance est très dynamique. De 30 milliards de dollars il y a quelques années, ce volume est passé actuellement à 72 milliards de dollars, soit plus du double. Les exportations indiennes vers l'Afrique ont cru de 28% depuis 2010, alors que les importations se sont améliorées de 10,9%. Lors du dernier Sommet Afrique-Inde, New Delhi avait annoncé accorder au continent une ligne de crédit de 10 milliards de dollars sur les 5 prochaines années, ainsi qu'une enveloppe supplémentaire de 600 millions de dollars destinée à l'aide au développent et couvrant plusieurs secteurs.