Les résultats annuels de Crédit du Maroc pour l'année 2015, ont connu une forte baisse, suite à une charge fiscale de 79MDH. De même, l'aspect technique suit avec un titre CDM évoluant sur un trend baissier. Le titre Crédit du Maroc poursuit sa chute sur la Bourse des valeurs de Casablanca. En effet, depuis le début de l'année, le titre est passé de 484,70DH à 405DH à l'heure où nous mettions sous presse (11/03/2016), soit une contre-performance de -21,45%. En termes de résultats, la banque a annoncé un Produit net bancaire consolidé en légère hausse de 0,3% au titre de 2015, pour se situer à 2,096 MMDH. Ce dernier est tiré par la hausse de 3% de la marge d'intérêt à 1,731MMDH et la progression de 1,1% de la marge sur commissions à 317,5MDH. En revanche, à l'image des autres banques, les résultats des opérations de marché ont accusé une baisse de 27,8% à 122,4MDH. Forte baisse du résultat Pour leur part, les charges générales d'exploitation ont augmenté de 8,3% à 1,194MMDH, cette évolution intègre l'impact du contrôle fiscal qui s'établit à hauteur de 79MDH. Hors cet effet, la hausse aurait été limitée à 1,1%. Ainsi, le coefficient d'exploitation s'est aggravé de 421 points de base à 57%. Côté risque et malgré une légère baisse des taux des créances en souffrance (-0,2 pt à 12,1%), les dotations aux provisions pour créances en souffrance ont fortement augmenté de 28,1% à 766,4MDH. Ainsi, le taux de provisionnement (s'est renforcé passant de 65,8% en 2014 à 70% en 2015. Intégrant toutes ces évolutions, le RNPG ressort en forte contraction à 82MDH, contre 237,8MDH en 2014, soit une baisse de -65,6%. Ainsi le contrôle fiscal a été décisif dans la baisse des résultats. «Les résultats de l'année 2015 de Crédit du Maroc ont été impactés par une rentabilité altérée par le coût du risque et le contrôle fiscal», a indiqué Baldoméro Valverde, président du directoire de Crédit du Maroc. Au final, un dividende de 8DH brut par action sera proposé à la prochaine Assemblée générale ordinaire qui sera convoquée par le directoire. Attentisme sur la valeur Les analystes contactés estiment que Crédit du Maroc a bénéficié en 2015 d'une activité commerciale dynamique, qui se traduit par la hausse du PNB. En dépit d'une amélioration de l'activité, la banque a clôturé l'exercice 2015 sur une forte contraction de ses agrégats financiers. Ainsi, les prêts et créances sur la clientèle se sont renforcés de 5,6% à près de 36.990MDH dans un contexte de ralentissement de la demande de crédit sur le marché marocain. Cette évolution est redevable à la croissance des crédits immobiliers (+6,2%), des crédits de trésorerie (+2,2%) et des crédits à la consommation (+1,3%). En revanche, les crédits à l'équipement ont accusé une contraction de -3,7%. Côté ressources, les dettes envers la clientèle se sont hissées de 3,9% à près 38.425MDH, portées en grande partie par les dépôts non rémunérés, selon un communiqué publié par Crédit du Maroc. Par ailleurs, d'après les mêmes analystes, la charge fiscale exceptionnelle suite à la notification définitive du contrôle fiscal dont la banque a fait objet, couvrant la période 2011-2014, a pesé sur le résultat net de 2015 à hauteur de 79MDH. Cela n'a pas empêché Crédit du Maroc de poursuivre sa stratégie de renforcement continu de son assise financière. La banque a procédé au cours de l'exercice 2015 à une augmentation de capital par conversion optionnelle en actions de dividendes de l'exercice précédent. Cette opération vient confirmer l'engagement continu de sa maison-mère le groupe Crédit Agricole France. Elle a également permis de porter le capital du Crédit du Maroc à 1,088 MMDH. La banque a engagé depuis 2014 un plan de développement ambitieux et un projet d'entreprise fédérateur. Ce projet vise quatre objectifs principaux avec notamment l'amélioration de l'efficacité commerciale, l'excellence des ressources humaines, l'amélioration du service clientèle et la mise en œuvre d'une stratégie d'innovation volontariste. Les analystes de la place recommandent d'être pour le moment dans une optique d'attentisme et d'observer l'évolution du plan de développement de Crédit du Maroc, qui pourrait être profitable sur le long terme. Vers une meilleure efficacité opérationnelle D'après les analystes d'Upline Securities, son effort commercial consenti, Crédit du Maroc a dû subir de plein fouet la montée du risque sur le marché accouplé au dénouement du contrôle fiscal. Dans ses conditions, le groupe devrait se concentrer sur la mise en œuvre de sa stratégie «Cap 2018» visant à accroître l'efficacité commerciale et améliorer la performance financière de la banque. Enfin, d'après Upline Securities, la montée du risque enregistrée cette année pourrait constituer à moyen terme un gisement de reprise, en cas d'amélioration des conditions du marché. Pour ce qui est des perspectives, CDM compte s'appuyer sur l'outil digital pour une refonte profonde des services de la banque et poursuivre le développement de l'activité et le renforcement des assises financières à travers la maîtrise des charges et des risques et la préservation d'une rentabilité élevée.