Impacté par le niveau de provisionnement important en 2015 et le contrôle fiscal, Crédit du Maroc (CDM) a subi une baisse vertigineuse de ses bénéfices en 2015. Pourtant, la filiale marocaine du groupe français Crédit Agricole est satisfaite de son exercice et confiante pour son avenir. «Nous avons eu une excellente année en termes de collectes» déclare Pierre-Louis Boissière, Président du directoire de CDM. En effet, les ressources à vue ont progressé de 4,7% et les comptes d'épargne de 3,7% par rapport à l'exercice précédente. «Cette évolution témoigne la bonne dynamique qui s'inscrit dans le cadre d'une réorganisation globale du réseau opérée à fin 2014» explique le management de la banque. De même, les crédits clientèle de 5,6% pour la même période de référence. «Cette performance est en adéquation avec la stratégie du développement de l'activité retail et le fruit des campagnes commerciales lancées tout au long de l'exercice 2015» explique P.L. Boissière. Et de poursuivre : «Globalement, nous progressons plus vite que le marché». En termes de revenus, le produit net bancaire (PNB) a progressé timidement de 0,8% par rapport à l'exercice précédent. « Nous sommes content de cette évolution des revenus » commente Patrice Boccaccini, DG Adjoint Finances. Cette quasi-stabilité s'explique par le maintien d'un niveau d'évolution soutenu de la marge d'intérêts (+3%), en lien avec la consolidation des marges de crédits et l'optimisation du coût des ressources ainsi qu'à la progression de la marge sur commissions de 1,1%. « La hausse de la marge sur commissions n'est pas liée à une hausse des prix ! Nous n'avons pas procédé à une nouvelle tarification en 2015. Elle est liée surtout à l'amélioration de nos services grâce à l'innovation » précise P. Boccaccini. En revanche, la hausse du PNB a été freinée par la hausse des charges d'exploitation de +1,1% hors effet exceptionnel du redressement fiscal. Ce dernier facteur a impacté les charges pour 79 millions de DH. Par ailleurs, l'activité du CDM a été plombée par la montée du risque. En effet, le coût du risque a augmenté de près de 21% à 730 millions de DH. «Nous avons subi le défaut de paiement de certains clients Corporate» avance P. Boccaccini. Bien évidemment, la banque fait allusion au problème de la raffinerie nationale SAMIR. Néanmoins, le taux de couverture se renforce à 74% contre 69% en 2014. «Il s'agit du meilleur taux de la place» se réjouit le DG Adjoint Finances. Impacté par le niveau de provisionnement important en 2015 et le contrôle fiscal, les bénéfices consolidés ont affiché une baisse vertigineuse de 65,6% par rapport à l'année 2014 à 82 millions de DH. « Hors le redressement fiscal, la baisse de notre résultat net part du groupe est de 40% pour ressortir à 137 millions de DH » commente P. Boccaccini. Malgré la perte en vitesse des bénéfices, le management du CDM reste confiant. «2016 sera l'année de la performance» conclut P.L. Boissière. Crédit du Maroc a mis fin à son accord avec le promoteur immobilier Alliances pour la construction et structuration du nouveau siège de la banque. Un marché de 2 milliards de DH comprenant, en plus du siège, un complexe résidentiel, un hôtel et un parking à trois niveaux offert gracieusement à la ville de Casablanca.. Finalement, le dossier sera traité avec Amundi, filiale spécialisée dans la gestion d'actifs de sa maison-mère Crédit Agricole S.A, et Bouygues Immobilier.