Depuis l'arrivée de beIN SPORTS en France, Canal+ a perdu quasiment tous les droits de diffusion des matchs de football. La Ligue des Champions, la plus prestigieuse compétition européenne, le Top 5 des championnats européens, la Coupe d'Europe des Nations, ou encore la Coupe du monde, toutes ont été récupées par le groupe qatari beIN SPORTS. Le groupe français garde, à l'heure actuelle, uniquement une partie des droits de diffusion du championnat français de football. L'effet immédiat généré par cette perte de droits est la chute du nombre d'abonnés, estimée à 88.000 clients en 2015. Toutefois, le groupe même étant en difficulté, continue de dégager un bénéfice qui s'élève à plus de 600 millions d'euros par an. Désireux de remonter en puissance, Canal + n'aurait eu aucun problème à envisager de racheter son concurrent. D'autant plus que beIN SPORTS est, quant à lui, largement dans le rouge. Selon la banque Natixis, la chaîne qatarie perd dans les environs de 250 millions d'euros par an à cause des acquisitions qui dépassent ses moyens. La détention du groupe beIN par les Qataris laisse à penser qu'elle ne devrait pas être en difficulté, mais le prix du baril de pétrole a fortement baissé ce qui pousserait l'Emirat vers l'austérité et donc à envisager la cession de la partie française de la chaîne. Les négociations pourraient aboutir à deux formes d'entente. La première solution serait un accès exclusif à beIN France par une offre Canal, ce qui obligerait le télespectateur à s'abonner à Canal+ ou Canalsat pour pouvoir profiter de beIN. Cette option est déjà en test puisqu'à l'achat d'un abonnement Canalsat, trois mois d'abonnement beIN sont offerts. Cette alternative coûterait cher au groupe présidé par Bolloré, mais pourrait s'avérer rentable en matière de nombre d'abonnés. La deuxième option est le rachat total de beIN France par Canal. Le Français devrait s'acquitter de la somme de 500 millions d'euros, mais ça ne s'arrête pas là, puisque les Qataris veulent aussi 8% du capital de Canal. Ce deal devrait avoir des répercussions en premier lieu sur le consommateur, puisque le prix de l'abonnement devrait passer de 13 euros/mois à 20 euros/mois. Cependant, cette opération aurait un impact sur le football aussi. La Ligue française de football a déjà négocié, à l'avance, les droits de la Ligue 1 jusqu'en 2020, mais on devrait remarquer à partir de cette date la baisse des droits TV suite à la disparition d'un concurrent, ce qui aurait de fortes conséquences sur le budget des clubs français. En attendant, il faudra attendre que l'Autorité de la concurrence accepte ce deal. La réponse devrait être communiquée dans quelques jours.