L'Institut français du Maroc (IFM) a dévoilé, mercredi 9 mars, le programme de la saison culturelle France-Maroc pour 2016. Une programmation placée sous le signe de l'amitié, du changement et surtout de l'amour de l'art. Coulisses. C'est lors d'un déjeuner au Sofitel Tour Blanche que Jean Marc Berthon, directeur général de l'IFM a dévoilé la programmation de ses 12 instituts du Maroc. «Une saison 2016 qui s'annonce exceptionnelle en 2016», commence le directeur des Instituts français au Maroc. Au total, ce sera plus de 800 évènements dans les 12 villes du royaume, avec 200 dates de spectacle vivant, 300 jours d'exposition, 400 projections et une vingtaine d'opérations majeures. Sous le signe d'une nouvelle dimension «Changer de dimension» est le moteur de cette nouvelle saison culturelle ouverte aux rendez-vous phares de l'Institut et qui ont fait leurs preuves les années précédentes, lequel est surtout friand de nouveaux évènements qui nourrissent l'âme. Jean Marc Berthon ne manque pas de souligner les rendez-vous qui ont marqué l'année culturelle en 2015 dont la grande tournée à guichets fermés de la Comédie française, ou des milliers de jeunes qu'a su rassembler la Nuit des philosophes ou encore la Nuit électro. Cette année, il s'agit de changer de dimension parce qu'il s'agit, selon le directeur : «du propre de l'art et des artistes qui est de faire voir le monde autrement, de décentrer notre regard et de nous représenter la réalité selon une pluralité de points de vues», mais il s'agit surtout de mettre l'accent sur la relation exceptionnelle entre le Maroc et la France au service du dialogue euro-méditerranéen. Celui qui assure le bon déroulé des évènements culturels dans ses instituts est convaincu de l'importance de l'art, véritable remède contre la radicalisation et il n'oublie pas de préciser que cette saison culturelle est dédiée à Leila Alaoui, victime des attentats de Ouagadougou et Mohamed Amine Ben Mbarek, victime des attentats de Paris qui représentaient tout ce que l'obscurantisme déteste: la créativité et la liberté. Pérenniser... Il est de ces évènements qui marquent et dont on ne peut plus se passer. À l'image des Nuits du ramadan, du Festival international de cinéma d'animation de Meknès, de l'Usine de films amateurs de Michel Gondry, qui a eu un joli succès l'année dernière et qui s'installera près de l'Hippodrome d'El Jadida, de la troisieme édition du concours «Ana Maghrabi(a)» de la Nuit électro, qui passera du Sacré cœur au Stade Mohammed V et qui promet de mettre en lumière les prodiges de la French Touch le 1er avril de la Nuit des philosophes ou encore du Salon international de Tanger des livres et des arts, qui en est à sa 20e édition et qui aura pour thème : «Du fantasme au réel». Cette année encore, les nuits du Ramadan se surpassent pour proposer une programmation aussi diversifiée qu'authentique, qui met l'accent sur le partage et le lien entre l'Occident et l'Orient. Nées à El Jadida en 2006 et étendues à tous les Instituts français du Maroc depuis 2012, les Nuits du ramadan accompagnent ce grand moment annuel de spiritualité qu'est le ramadan à travers le dialogue des musiques du monde. Réunissant des musiciens venant de différents horizons ayant en commun les valeurs universelles de dialogue, de respect, de tolérance et de partage, les Nuits du ramadan 2016 mettront cette année l'accent sur la musique marocaine revisitée, entre mélodies orientales ou en marge d'une rencontre internationale organisée avec l'Institut royal des études stratégiques, l'Institut français du Maroc proposera un cycle de 3 conférences-débats sur la question de la radicalisation à la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc de Rabat. Sur ce défi, vital pour notre sécurité et nos libertés, il donnera la parole à des chercheurs, mais aussi à des praticiens. Ces derniers décriront les mécanismes de l'engagement radical ainsi que le fonctionnement de l'idéologie et de la terreur. «Traditionnelles et réinterprétations contemporaines» puisent dans les talents venus des deux rives de la Méditerranée, voire de l'autre côté de l'Atlantique, avec la participation très attendue de Titi Robin et Mehdi Nassouli, qui étaient présents lors de la conférence pour présenter son projet, Hassan Boussou et le groupe Ganga, Smadj et Sofiane Saidi, qui partageront la scène avec des groupes locaux. Autant de musiciens passeurs d'idéaux, bâtisseurs de ponts qui écoutent, apprennent, transforment et enrichissent la musique qui les a nourris pour l'offrir au public. Innover toujours et encore... Il est certain que l'Institut francais mise sur ses évènements qui ont marché mais il souhaite surtout créer et se renouveler. C'est ce qu'il compte faire en effet en organisant le premier Festival du film français du 18 au 20 mars. Ce festival a pour ambition, à travers une sélection de films récents, de faire découvrir au public marocain la richesse du nouveau cinéma français à Casablanca (Megarama), Marrakech (Megarama, Colisée), Tanger (Cinémathèque), Tétouan (Avenida) et Meknès (Institut français). De nombreux talents du cinéma ont été invités à cette soirée d'ouverture qu'animera Younes Lazrak ainsi qu'aux projections de Marrakech et Tanger. Parmi les personnalités attendues se trouvent Jamel Debbouze, Frédéric Schoendoerffer et la jeune Zita Hanrot, auréolée par son récent César, mais aussi Arthur Delaire, Fatsah Bouyahmed, Mohamed Hamidi, Baya Medhaffar, Soria Zeroual, Tewfik Jallab... En dehors du film : «La vache», de Mohamed Hamidi, le Festival programmera «Fatima» de Philippe Faucon, sacré meilleur film français par les Césars 2016, «Un + une», de Claude Lelouch, «À peine j'ouvre les yeux», de Leyla Bouzid, «Les Saisons», de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, «Le convoi» de Frédéric Schoendoerffer, «Paris-Willouby» de Quentin Reynaud et Arthur Delaire. Des tarifs attractifs mis en place par les cinémas partenaires permettront au plus grand nombre de participer à cette fête du cinéma. Les temps forts de cette programmation sont à découvrir sur le site tout au long de l'année et pour ne citer qu'eux, sont résolument cette exposition-rétrospective Giacometti au Musée Mohammed IV de Rabat du 20 avril au 4 septembre, «Kyoto for Ever 2» où le théâtre parlera de changement climatique, le troupe de Hip Hop de Pokemon Crew, qui rendra hommage au cinéma ou encore la troupe de crique Matamore, qui clôturera sa tournée par le Maroc ! Une programmation qui fait le pont entre la France et le Maroc tout en voyageant vers l'Afrique et la Méditerranée. À savourer tout au long de l'année.