L'organisation de la COP22 à Marrakech, en novembre prochain, est sur le point de métamorphoser la cité ocre. Tri sélectif, bus électro-solaires, manifestations culturelles et scientifiques, esthétique de la ville... autant de chantiers qui devront être finalisés avant l'événement. Le projet «Changement climatique, vers une mobilisation collective» a été lancé en fin de semaine dernière. Difficile de trouver meilleure motivation pour faire de Marrakech une véritable ville durable. L'organisation de la COP22 à Marrakech en novembre prochain est en effet sur le point de métamorphoser la cité ocre. Dans ce sens, l'heure est à la mobilisation de toutes les parties prenantes, qu'elles soient concernées de près ou de loin par l'événement en soi. C'est dans ce contexte, empreint d'enthousiasme et d'ondes positives, qu'a été lancé en fin de semaine dernière à Marrakech le projet «Changement climatique, vers une mobilisation collective», auquel a été attribué le nom de code «2CMC». Ce projet ambitieux a été lancé par Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l'Environnement, Mohamed Moufakir, wali de Marrakech-Safi et Mohammed Larbi Belcaïd, président du Conseil de la ville de Marrakech, en présence d'experts, de représentants de la société civile et du milieu académique. Il sera par ailleurs piloté par le Centre de développement de la région de Tensift (CDRT) avec l'appui de la coopération allemande. Dynamique urbaine Tous comptent sur l'organisation de la grand-messe environnementale de 2016 pour donner un coup de fouet à la dynamique de la ville et de la région. Une dynamique qui ne devrait pas se limiter aux aspects environnementaux et climatiques, mais qui devrait les transcender vers d'autres composantes essentielles, en amorçant une nouvelle dynamique culturelle, artistique et citoyenne au sens large. Du coup, la COP22 prend des allures de grand test sur la capacité du Maroc à mobiliser la population sur un projet collectif d'envergure, et à faire émerger la fibre citoyenne des Marocains. «L'organisation de la COP22 peut être comparée à l'organisation d'un bon mariage marocain. Les préparatifs doivent commencer suffisamment à l'avance, et effectivement, ils ont déjà commencé pour être totalement prêts en novembre prochain», souligne Hakima El Haite. Il faut dire que les quelques transformations, qui sont déjà confirmées, changeront le visage de la ville ocre. Les projets phares Parmi ces projets, auxquels des dizaines d'autres vont emboîter le pas, l'on peut citer la mise en place et l'opérationnalisation du tri sélectif des déchets, sur lequel la ministre s'est engagée. «Dans le village de la COP, les Nations Unies exigent la mise en place du tri sélectif. Mais notre objectif n'est pas de satisfaire l'ONU pendant deux semaines, mais bien que cette mesure soit effective et qu'elle puisse entrer dans les mœurs des Marrakchis», a déclaré la ministre. Un autre volet essentiel concerne le transport, l'un des secteurs qui a le plus d'impact sur le dérèglement climatique. Dans ce registre, la ville se dirige vers la mise en place de bus électriques à panneaux solaires pour mettre à niveau les transports en commun. «La commune est sur le point de finaliser la mise en place d'une société de développement local qui sera chargée du projet de bus électriques», annonce le maire de Marrakech. Le volet esthétique ne sera pas en reste, et la ville, déjà parmi les plus belles du royaume, se parera d'une nouvelle robe encore plus séduisante. Parallèlement à ces annonces, la ministre et le wali se sont rendus à la décharge sauvage réhabilitée de la ville de Marrakech, située dans la commune de Harbil et au Centre d'enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets, qui se trouve dans la commune Mnabha. Deux ouvrages d'un coût de près 100 MDH et dont la contribution du ministère s'élève à 84 millions de dirhams. Si l'atténuation du dérèglement climatique est un chantier vital pour les générations futures, l'organisation de la COP22 sera à marquer d'une pierre blanche pour la vie des Marrakchis et surtout de leurs enfants et petits-enfants. Mohamed Moufakir wali de Marrakech-Safi «La COP22 est un bon prétexte pour faire de Marrakech une ville durable» Au-delà de sa haute importance au niveau international, la COP22 n'est qu'un bon prétexte pour mettre la ville de Marrakech sur la voie de l'intégration parmi les villes durables à travers le monde. Dans ce sens, les initiatives seront multiples et variées autant au niveau national que régional. Nous pouvons notamment citer une série de projets préparés avec l'Université Cadi Ayyad, et qui seront présentés à l'approche de l'événement. Il y a également une réflexion qui a été lancée sur l'animation de la ville durant les deux semaines de la COP22. L'événement sera ainsi ponctué par une dense animation culturelle, scientifique et artistique, et des publications de référence devront paraître à l'approche de l'événement, vraisemblablement en août, notamment autour de la problématique de l'eau et de sa raréfaction. Ceci dit, l'appropriation de l'événement par les habitants de la ville reste une condition primordiale à la réussite de l'accueil organisé par le Maroc. Il faut en effet impliquer au maximum les Marrakchis. Plusieurs initiatives citoyennes sont en préparation et seront annoncées prochainement. Le succès de notre organisation relève de la responsabilité de tous. Toutes les composantes de la région devront ainsi contribuer à la transition de la ville d'une situation normale ou classique, vers une situation de ville profondément durable.