Lors d'une Assemblée générale houleuse tenue vendredi dernier à Erfoud, Abdellatif El Ansari et Hassani Rachidi ont été élus respectivement président et vice-président de la CGEM Drâa-Tafilalet. Une élection qui n'a pas fait que des heureux : plusieurs opérateurs crient à l'exclusion et organisent leur contre-attaque. Explications. L'élection de Abdellatif El Ansari et de Hassani Rachidi, respectivement président et vice-président de la CGEM Drâa-Tafilalet, ne fait pas l'unanimité. Le tandem, porté à la tête de l'antenne régionale de la confédération patronale suite à une Assemblée générale élective houleuse, tenue vendredi dernier à Erfoud, s'est attiré les foudres de plusieurs opérateurs économiques régionaux. En cause, le «manque de représentativité du tissu économique régional, la fermeture de la porte de candidature pour la présidence...Plusieurs irrégularités ont entaché les élections de la CGEM», dénonce Moulay Mustapha El Omari, premier vice-président de la région Drâa-Tafilalet. Pour lui, une poignée de chefs d'entreprise se sont emparés de l'antenne régionale de la CGEM dans des conditions douteuses. Le président élu balaie d'un revers de main les propos du numéro 2 de la région. Un grand malentendu «Les élections se sont déroulées conformément aux statuts de la CGEM. Pour être éligible, il faut être membre à jour de ses cotisations. Or, la majorité de ceux qui se sont présentés ne remplissaient pas ces conditions». Et d'ajouter : «c'est un processus que nous avons lancé depuis juin 2014. Lors d'un road-show qui a duré plusieurs mois, nous avons sillonné toutes les provinces de la région pour recruter des membres et inciter les entreprises de la région à rejoindre la confédération. Les élections sont donc l'aboutissement de ce processus». La confédération patronale, dans un communiqué publié à l'occasion, abonde dans le même sens et appuie les propos du président : «Il s'agit, conformément aux dispositions des Statuts et du Règlement Intérieur de la CGEM, du seul binôme candidat qui s'est présenté dans les délais réglementaires, respectant toutes les conditions administratives et disposant des lettres de soutien nécessaires pour la validité de candidature». Mais Moulay Mustapha El Omari ne l'entend pas de cette oreille. «Le nombre d'adhérents qui ont pris part à l'assemblée élective ne dépasse pas les 50 personnes. Dans une région de 1,65 million d'habitants et comptant des milliers d'entrepreneurs dont 1.700 investisseurs étrangers, ce niveau de représentation est juste inacceptable», estime-t-il. Calculs politiques ? Abdelatif Ansari a une autre explication quant aux motivations de ses détracteurs. «Il y avait une tentative de récupération politique de ces élections. Les contestataires ont tout fait pour saper l'événement. D'ailleurs, en dehors d'une dizaine de personnes qui peuvent être qualifiées de chefs d'entreprise, les autres n'avaient rien avoir avec le monde entrepreneurial», explique-t-il. Les calculs politiques sont-ils derrière la tension qui a caractérisé les élections de la CGEM ? En tout cas, le nouveau président y croit. Pour décrocher la présidence de la région, El Habib Choubani a dû affronter un adversaire redoutable nommé Mohamed El Ansari (Parti de l'Istiqlal). Ce dernier n'est autre que le grand frère du président élu de la CGEM Drâa-Tafilalet. Qu'en déduire ? «Cela n'a absolument rien à voir, se défend le 1er vice-président du conseil régional. Les enjeux dépassent ces petits calculs. La page des élections est tournée; tout ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait une organisation patronale forte et représentative de tous les acteurs économiques de la région pour la tirer vers le haut». Abdellatif El Ansari, lui, assure n'avoir aucune casquette politique. Dans tous les cas, les contestataires de ces élections ne comptent pas rester les bras croisés. Plaintes adressées à la présidente de la CGEM Meriem Bensalah, saisine de la justice... plusieurs actions sont à l'étude. Les chantiers du nouveau président Aussitôt élue, la présidence régionale de la CGEM a identifié plusieurs chantiers prioritaires. Ainsi, la mise en place du Comité régional de l'environnement des affaires est à l'ordre du jour. Le tandem élu prévoit également la signature de conventions de partenariat avec les différents acteurs de l'acte économique au niveau de la région (Conseil de la région, Centre régional d'investissement, Agence urbaine, Direction régionale du commerce et de l'industrie, Direction régionale des impôts, Direction régionale de la CNSS, Direction régionale de l'emploi, OFPPT, ANAPEC, etc.). D'autres actions sont inscrites dans le plan d'action de la CGEM Drâa-Tafilalet : le désenclavement aérien de la région; la déclinaison au niveau de la région des conventions syndicales signées au niveau national; l'identification des investissements prioritaires pour la région; l'organisation de séminaires de sensibilisation sur les thématiques prioritaires de la région; développement du maillage région/secteurs; l'élaboration de la Monographie économique de la région...