Suite aux instructions royales et la désignation des 11 membres du comité de pilotage de la COP22, les préparatifs de l'organisation de l'événement sont entrés dans une phase décisive. La préparation de la COP22, qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre, est entrée dans sa phase active. Après la désignation par le souverain des 11 membres du comité de pilotage de la Cop 22, l'heure est désormais à la mobilisation. À cette fin, c'est le gouvernement qui prend le relais afin d'accompagner la dynamique qui devrait garantir la réussite de la préparation et de l'organisation de la 22e session de la Conférence cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ainsi, en plus du comité de pilotage, une commission interministérielle a également été mise en place, en vue d'accompagner l'organisation de cette importante échéance internationale et qui intègre plusieurs départements. Il s'agit d'assurer, dans un premier temps et conformément aux orientations royales, «l'entière implication du gouvernement, et susciter l'adhésion de tous les acteurs étatiques et non-étatiques, publics et privés, pour réussir cet important rendez-vous dans la lutte contre les changements climatiques». De même, la commission interministérielle devrait veiller à ce que soit véritablement pris en compte les différents engagements du royaume, en matière de protection de l'environnement, de promotion des énergies renouvelables et de lutte contre les changements climatiques avec un accent particulier sur la promotion et la défense «des préoccupations des pays en développement, notamment, africains et insulaires». Enfin et toujours dans le cadre d'une parfaite organisation de l'événement et une réussite des activités, la commission va se charger de coordonner les différentes actions avec la présidence française de la COP21 et les Nations Unies et cela conformément à l'appel de Tanger. Mobilisation tous azimuts C'est dans ce cadre que le gouvernement s'est largement penché sur l'état d'avancement des préparatifs lors de son dernier conseil. À cette occasion, le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a tenu à souligner, «l'engagement du gouvernement et sa totale mobilisation pour faire aboutir le chantier stratégique de la COP22». Selon le chef de gouvernement, une instance sera créée à l'effet de gérer l'ensemble des procédures relatives à cet événement, notamment sur le plan financier, de même qu'elle s'attellera à garantir la transparence des dépenses y afférantes et de mobiliser efficacement toutes les ressources nécessaires. L'instance se déclinera sous la forme d'un Service étatique géré de manière autonome (SEGMA) avec, comme dénomination, «Organisation de la 22e édition de la Conférence des Nations Unies sur le climat» et sera placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. L'instance aura, également, la charge de contrôler les comptes et d'assurer l'organisation et le suivi au cours de ce sommet, auquel participeront près de 30.000 invités, de sorte à «faire valoir la transparence et à mobiliser les ressources nécessaires à son succès». Lors du conseil, le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, qui chapeaute également l'organisation de l'événement, a fait un exposé relatif à l'état d'avancement des préparatifs. À cette fin, le chef de la diplomatie marocaine a insisté sur la nécessité pour le Maroc, «de faire partie des premiers pays à ratifier la convention qui émanera de ce sommet», ce qui permettra d'envoyer un signal fort sur l'engagement du pays à prendre en compte les défis posés par le changement climatique. Avec la mise en place de ces différentes instances, le Maroc est entré dans le vif du sujet de l'organisation de la COP22 et déjà l'effet commence à se greffer aux autres partenaires, dont l'implication contribuera à assurer la réussite de l'événement. Plusieurs initiatives sont, d'ores et déjà, lancées, comme c'est le cas avec la contribution du pays (voir encadré) dans le cadre de la dynamique mondiale d'atténuation des effets induits par le changement climatique. Aussi et dans le même ordre d'idées, le secteur privé se mobilise pour accompagner la tenue de la conférence. C'est dans ce cadre qu'une délégation de la CGEM, conduite par sa présidente, Miriem Bensalah-Chaqroun, a pris part, en début de semaine dernière à Paris, à une rencontre sur la thématique : «De la COP21 à la COP22». L'événement, qui a été organisé à l'initiative du MEDEF, avait pour objectif de dresser le bilan de la COP21 et de reconduire la dynamique de mobilisation des entreprises en faveur des questions liées au climat, en perspective de la tenue de la COP22. À cette occasion, la présidente de la CGEM a fait part de la mobilisation du secteur privé marocain qui est engagé en faveur de la promotion d'une économie verte basée, notamment, sur le partenariat public-privé, «un élément capital pour la réalisation et l'aboutissement des engagements pris dans ce sens». Le Maroc a, depuis longtemps, pris des positions très fortes en matière de préservation de l'environnement, aussi bien au niveau de l'Etat que des forces vives du pays, dont les ONG et le secteur privé, a rappelé Miriem Bensalah, avant de souligner que le Maroc a un rôle important à jouer en tant qu'acteur régional lors de la COP22, car «l'Afrique est le continent le plus exposé aux effets des changements climatiques. De fait, les ressources du Fonds vert doivent en priorité aller à ce continent et la CGEM se mobilisera pour ce faire». Grande portée diplomatique Au-delà de la portée diplomatique de l'évènement d'envergure mondiale, la COP 22 sera également l'occasion pour le royaume de confirmer son leadership régional en matière de prise en compte des enjeux et défis posés par le changement climatique. Après une participation active à la COP 21 de Paris, le rendez-vous de Marrakech sera également l'occasion pour le Maroc de présenter son expérience en la matière ainsi que les mesures mises en œuvre dans le cadre des engagements pris par le pays. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que sera organisé, demain mardi à Rabat, un séminaire sous le thème : «La politique du changement climatique au Maroc : réalités et perspectives». Il s'agit d'un prélude à la présentation de la Troisième communication nationale (TCN) à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et qui fait suite à la soumission par le Maroc, au mois de juin 2015, de sa contribution prévue et déterminée au niveau national (INDC) et en février courant du premier rapport biennal actualisé (BUR). Selon le ministère de l'Environnement, avec la soumission de ces trois rapports, le Maroc aura ainsi accompli un grand pas dans la mise en œuvre de ses engagements vis-à-vis de la convention et des décisions des conférences des parties à ladite convention. En ouverture des travaux du séminaire seront d'ailleurs présentés les résultats de la TCN en termes de vulnérabilité de notre pays vis-à-vis du changement climatique et de participation du Maroc aux émissions globales des GES. Les principaux secteurs concernés présenteront ensuite leurs stratégies sectorielles d'atténuation ou d'adaptation au changement climatique.