Les docteurs et les doctorants de la région Fès-Meknès s'organisent pour rejoindre la Coordination marocaine des docteurs et doctorants chercheurs (CMDDC), pour une manifestation nationale, la semaine prochaine à Rabat. Ils contestent leur «exclusion» du concours pour accéder à des postes de professeurs universitaires assistants. Les doctorants sont à nouveau en colère contre le ministre de l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi. Ils contestent la circulaire datant du mois de janvier dernier et par laquelle le gouvernement a annoncé la création de 530 postes de professeurs universitaires assistants (PA) pour lesquels un concours devrait être lancé. Mais, pour passer ce concours, les candidats doivent être issus de la fonction publique et disposant d'un numéro de somme. Ce qui exclut ainsi les doctorants et docteurs qui ne font pas partie de la fonction publique, ainsi que les personnes titulaires d'un doctorat obtenu à l'étranger. Cette décision n'a pas été bien accueillie par les docteurs et doctorants, inscrits dans les universités marocaines, qui dénoncent les conditions du concours d'accès au poste de professeur assistant dans les facultés. Pour Lhoussaine El Mezouary, membre et porte-parole de coordination marocaine des docteurs et doctorants chercheurs (CMDDC), «ce concours ne répond pas au principe de l'article 38 de la Constitution qui veille au respect et à l'égalité des chances pour accéder à l'emploi». Cette coordination, nouvellement créée, rassemble aujourd'hui plus de 3.900 docteurs et doctorants chercheurs. «Ce n'est qu'une politique pragmatique d'austérité, prise par le gouvernement afin de minimiser ses dépenses, en termes de création de nouveaux postes budgétaires concernant 2016», ajoute El Mezouary. Par ailleurs, à l'heure où nous mettions sous presse, la CMDDC-Meknès devait organiser, hier 11 février, une assemblée générale locale pour désigner les représentants de l'association dans la région. Cette dernière conteste également la bourse accordée aux doctorants (1.000 DHH par mois) qu'elle estime dérisoire. Elle se soulève aussi contre le retard de versement de cette bourse et le manque des infrastructures et des équipements de recherche dans les universités. La coordination conteste aussi la décision de recrutement des doctorants exerçant dans l'université, prise au mois de juillet, conjointement par le ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de l'Economie et des finances. Cette décision prévoit l'embauche des docteurs et doctorants en tant que professeurs assistants selon un système de contrat d'une durée maximale de trois ans. L'article 10 de la décision précise, en effet clairement, que «l'effectif de ces contractuels est équivalant au nombre de postes budgétaires dédiés aux recrutements de professeurs assistants inscrits dans la loi des Finances de l'année budgétaire en cours». «Donc le ministère a déjà songé à une solution qui va lui permettre de minimiser ses besoins en professeurs universitaires, les remplaçants par des doctorants qui coûteront trois fois moins cher que les professeurs assistants», souligne-t-on auprès de la Coordination marocaine des docteurs et doctorants chercheurs. Cela étant, la coordination compte porter plainte contre le chef de gouvernement, devant le tribunal administratif pour non-respect de la Constitution. À cet effet, la CMDDC travaille en collaboration avec une association d'avocats.