Maria Iraqi : Analyste Attijari Intermédiation Dans une récente note d'analyse, Maria Iraqi décortique les performances d'Addoha avant de la recommander à l'achat. Les détails de cette analyse et les perspectives du secteur. Les ECO : Vous recommandez Addoha à l'achat. Sur quels points forts vous basez-vous ? Maria Iraqi : Un an après la mise en application du Plan génération cash, nous avons jugé opportun de réévaluer le groupe Addoha, en tenant compte de son nouveau profil risque/rentabilité. Notre recommandation repose sur des aspects quantitatifs et qualitatifs. Il s'agit de la qualité de l'actif économique, de la forte implication de l'actionnaire majoritaire et de la nouvelle discipline financière du management. Pour valoriser Addoha, vous avez opté pour la méthode patrimoniale en considérant le promoteur comme un patrimoine foncier, ainsi que pour la méthode des comparables avec d'autres promoteurs de pays différents... Notre choix pour la méthode patrimoniale repose sur le fait que le groupe Addoha affiche une valorisation boursière largement en dessous de ses fonds propres. Selon nos estimations, la réserve foncière «monnayable» du groupe représente aujourd'hui près de 2 fois son coût d'acquisition. Cette situation représente un véritable matelas de sécurité pour les investisseurs à profils long terme. Pour ce qui est de la méthode des multiples boursiers, celle-ci tient compte du profil-risque cible du groupe. Les niveaux de valorisation du titre au terme du Plan génération cash devraient logiquement se rapprocher de ceux des opérateurs immobiliers à l'international. Qu'en est-il des perspectives données par Addoha dans son Plan génération cash. Sont-elles réalisables ? Le Plan génération cash annoncé début 2015 est, selon nous, un plan crédible et réalisable qui permettrait au groupe d'améliorer son couple risque/rentabilité sur la période 2016-2017. Les réalisations de l'opérateur au terme de l'exercice 2015 ont démontré clairement l'engagement du management aussi bien sur le plan opérationnel que financier. De quelle manière la sortie de CGI a impacté la trajectoire sur le marché boursier des autres promoteurs cotés ? Le sentiment de déception et d'incertitude des investisseurs envers le secteur immobilier a été amplifié par la conjugaison de plusieurs facteurs: un contexte sectoriel peu favorable, les difficultés commerciales et financières que connaît le groupe Alliances et la radiation des titres CGI de la Bourse. Comment le secteur immobilier évolue-t-il ? Le secteur immobilier devrait être analysé sur deux volets. D'une part, nous assistons à un réajustement baissier de l'offre du fait de la réduction des mises en chantier des différents promoteurs du marché. D'autre part, nous relevons une demande stable, soutenue essentiellement par la dynamique de l'axe Rabat-Casablanca. À cet effet, les crédits logements acquéreurs poursuivent leur soutien à la demande, en affichant une hausse de 5,4% en 2015.