La Suède et, à travers elle, l'ensemble des pays de l'UE, évitent le pire dans leurs relations avec le Maroc en décidant de ne pas reconnaître la RASD. Une véritable gifle ! Les séparatistes sahraouis n'ont pas eu gain de cause et leur rêve a été de courte durée. Quand le gouvernement suédois avait annoncé en octobre 2015 sa volonté de reconnaître la RASD, la diplomatie officielle et parallèle marocaine s'est activée avec acharnement, face à la menace que faisait peser cette décision sur les relations bilatérales entre les deux pays, ainsi que sur les relations avec l'UE (cf:www.leseco.ma). C'est la chaîne publique SVT qui a annoncé, vendredi dernier , la décision de la non-reconnaissance, avant que le département des Affaires étrangères suédois n'officialise cette décision. La ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström avait, en effet, «invoquer les critères géopolitiques et juridiques traditionnels qui guident la reconnaissance d'un Etat par la Suède» qui ont fait pencher le gouvernement suédois vers cette option. À cela s'ajoute le fait que «le Maroc est un pays influent dans le monde arabe». Il y a aussi l'ambition de voir une reprise dans les relations économiques et les échanges commerciaux» entre les deux pays. Autant d'éléments non négligeables qui ont fait peser la balance en faveur du Maroc. Du côté de la diplomatie marocaine, la réaction ne s'est pas faite trop attendre, à travers un communiqué dans lequel le Maroc «espère que cette position, légaliste forte du gouvernement suédois, puisse faire éclore la voix du discernement critique et de la conscience légale dans l'esprit de tous ceux qui ont opté pour une reconnaissance indues de la «république» fantomatique et illégale», selon les termes choisis par le département des Affaires étrangères et de la coopération. Le Maroc, qui a pris note de la présentation des conclusions du rapport «d'évaluation», effectué par la Suède, durant 18 mois, veut vite tourner cette page de la suspicion mutuelle, qui a prévalu dans les rapports entre les deux pays en vue d'aboutir, enfin, «à une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce différend qui n'a que trop duré», ajoute la même source. La prochaine étape des relations entre les deux pays se basera essentiellement sur le volet économique, comme l'indique la partie marocaine qui reste prête à favoriser «le développement serein et substantiel des relations bilatérales». Les premiers signes de l'échec cuisant des lobbyistes qui soutiennent les séparatistes se sont pourtant montrés à la mi-décembre, à l'occasion du verdict de la Cour européenne, lorsque le gouvernement suédois soutenait l'option d'interjeter l'appel à la sentence de la Cour de l'UE, ainsi que le penchant vers l'apaisement, qui a suivi, entre le Maroc et la Communauté européenne. Le retrait de la reconnaissance du Polisario met, également, fin à l'amalgame qui a prévalu entre le soutien à la cause palestinienne et l'affaire du Sahara. Les composantes du gouvernement suédois ont réussi à lever toutes les ambiguïtés qui ont été nourries par la propagande pro-séparatiste et qui jouaient, en effet, sur la fibre des droits de l'Homme. Les efforts déployés par l'ensemble de la classe politique, mais aussi de la société civile, ont permis de montrer la version, longtemps, écartée par certains médias sur la réalité des droits dont bénéficient les populations du Sahara et qui ne se réduisent pas à de simples slogans. Enfin, le côté économique était probablement le fait générateur de la décision prise par le gouvernement du pays scandinave. Au-delà des intérêts mutuels, ce sont les gisements, non encore exploités, entre les deux pays, qui semblent convaincre la Suède. Il est à rappeler que le chargé d'affaires, au sein de l'Ambassade du Maroc à Stockholm, avait indiqué que le soutien des séparatistes n'était pas une idée partagée par l'ensemble des composantes politiques en Suède et que la diplomatie suédoise n' avait aucune intention de reconnaître un Etat au Sahara. «Cette position est dictée par les engagements internationaux de la Suède et nous savons tous que le parti social-démocrate qui forme la majorité gouvernementale est à l'origine de l'appel à reconnaître les séparatistes. Il y a eu des agissements au sein du Parlement suédois qui demandaient au gouvernement de franchir ce pas sans que l'Exécutif ne suive, vu les contraintes liées à l'appartenance à l'UE», a conclu le diplomate marocain, la veille de l'annonce de la décision de ne pas reconnaître la RASD.