De bonnes nouvelles, enfin, pour la RAM qui était récemment sous les feux des critiques. Après avoir reçu, il y a quelques jours, la livraison de ses premiers ATR, la compagnie nationale s'apprête à recevoir, d'ici la fin de l'année, une première livraison du Boeing 787 Dreamliner. Le bout de tunnel, donc, pour ce dossier, puisque cette livraison intervient avec trois ans de retard. L'Administration fédérale de l'aviation américaine et l'Agence européenne de la sécurité aérienne viennent, en effet, d'homologuer le successeur du B767, ce qui permettra à l'avionneur de pouvoir livrer, fin septembre, son premier exemplaire à la compagnie de lancement, la japonaise All Nippon Airways. La RAM sera l'une des premières compagnies sur la liste à bénéficier de la vingtaine d'exemplaires qui seront livrés pour cette première année d'exploitation de ce nouvel appareil commercial. Un ouf de soulagement pour Boeing qui a dû débourser des milliards de dollars, et qui a enregistré des dizaines d'annulations de commandes suite au retard accusé. C'est pourquoi, le président et directeur général de Boeing Commercial Airplanes, Jim Albaugh, a indiqué que «la certification est une étape importante, qui valide ce que nous avons promis au monde depuis que nous avons commencé à parler de cet avion». Optimisation de la flotte nationale Le nouveau joyau de Boeing est perçu comme le concurrent direct de l'Airbus, les nouveaux de la série A350 à A380. «C'est vraiment un appareil majestueux. Du matériel et des technologies de pointe pour une expérience à bord et une économie d'exploitation imbattable. Le 787 est vraiment un avion révolutionnaire», a déclaré Scott Fancher, directeur du programme B787. Ainsi en témoigne le nombre de commandes déjà passées, près de 800 à ce jour. La raison de cet engouement réside dans les caractéristiques de l'appareil. Le monocouloir de Boeing est, en effet, construit en grande partie en matériaux composites, ce qui se traduira par une économie de carburant de près de 20% comparé à son ancêtre, le 767, et donc des charges d'exploitation moindres. Le nouvel appareil long-courrier, offre une capacité moyenne de 300 places, moins que l'A350 qui coûte, cependant, plus cher que son homologue américain, dont le prix unitaire moyen est de 185,2 millions de dollars au catalogue. La RAM avait commandé cinq appareils en novembre 2005, dont un en option. L'entrée en service du Dreamliner, permettra à la compagnie nationale d'optimiser sa flotte sur le long courrier. Déjà, avec l'ATR, un premier pas a été franchi dans ce programme, principalement sur les moyens courriers. Il s'agit d'une opportunité pour la RAM de s'offrir, enfin, une santé après les turbulences économiques des derniers mois, dues en partie à des charges d'exploitation parfois trop élevées. Selon des sources proches du management de l'équipe chargée du projet, le troisième exemplaire du 787 sur la ligne d'assemblage a, déjà, été peint aux couleurs de la RAM dans les usines de Boeing. Il sera, en outre, le premier à être équipé de réacteurs General Electric GEnx, les autres ayant des Rolls Royce Trent 1000. Les appareils de la RAM seront, d'ailleurs, les premiers à assurer des vols commerciaux sur Paris, selon David Dagouret, responsable médias d'AeroWeb France.