Cela fait des années que le festival Tanjazz s'impose comme l'un des rendez-vous musicaux à ne pas manquer. Cette année encore, cette manifestation promet d'être haute en couleurs. Une programmation éclectique, des artistes d'ici et d'ailleurs, des soirées inédites animées par des musiciens peu connus mais talentueux... Bref, la 12e édition de Tanjazz qui aura lieu du 21 au 25 septembre sera, sans aucun doute, l'un des moments forts de la rentrée. Derrière cela, l'efficacité tranquille de la Fondation Lorin, présidée par le fondateur de l'événement Philippe Lorin et composée de membres dynamiques et actifs tous amoureux du jazz. Roy Hargrove Quintet, Roberta Gambarini et les autres Lors de la conférence de presse tenue mardi à Casablanca pour présenter les grands axes de cette édition, Philippe Lorin a précisé à plusieurs reprises que la programmation de cette année «est fidèle à l'esprit de Tanjazz». La tête d'affiche de cette année est incontestablement le trompettiste Roy Hargrove, qui se produira le 23 septembre à la scène BMCI au Palais des institutions italiennes. Largement influencé par D.F Newman, saxophoniste de Ray Charles, ce musicien américain compte à son actif 13 albums en leader et 3 avec le RH Factor. «Nous avons essayé de l'inviter il y a longtemps à Tanjazz et c'est cette année que sa participation se concrétise», explique Lorin. L'autre invité phare de cette édition n'est autre que l'Italienne Roberta Gambarini. Installée aux Etats-Unis depuis 1988, Roberta n'a cessé d'impressionner public, critiques et professionnels. Ses trois albums «Easy to love» (nominé au Grammy Awards en 2006), «You are there» et «So in love» ont été bien accueillis. Ce sont d'ailleurs les tubes de ces albums qui seront présentés au public tangérois le samedi 24 septembre à Renault Palace, toujours au Palais des institutions italiennes. Une mosaïque de musiciens venus des quatre coins de la planète viendra donc plonger les spectateurs dans l'univers coloré de ce genre musical. Du jazz saupoudré de musiques du monde, du blues, du manouche, de l'afrobeat... autant de rythmes qui seront fêtés et présentés sur les sept scènes (5 payantes et 2 gratuites) aménagées pour l'événement. Par ailleurs, les organisateurs ont mis en place un tarif pass journalier qui varie entre 100 et 300 DH, ainsi qu'un full pass d'une valeur de 1.000 DH. Les coups de cœur de Philippe Lorin Dans la foulée des artistes prévus, certains ont tout de même trouvé leur chemin vers le coeur des organisateurs: «Ces artistes, je les ai découverts par hasard, et je peux vous assurer qu'ils sont uniques», a d'ailleurs précisé Lorin. Il parlait ici des trois membres de Lindy Huppertsberg & Witchcraft : Yelena Jurayeva (piano), Lindy Hupperstberg (contrebasse, vocal), et Angela Frontera (batterie et percussion). Définie par les médias comme le meilleur groupe de jazz féminin d'Europe, cette formation tient justement sa force de sa diversité. En effet, ses trois membres viennent d'horizons différents (Allemagne, Kazakhstan et Brésil). Parcourir d'autres chemins, prendre en compte les tendances du moment, utiliser les stimulations de toutes sortes de musiques et explorer les possibilités de création, telle est la devise de ce groupe qui animera trois concerts, les 22, 23 et 25 septembre. Le second coup de cœur de Lorin n'est autre que la formation «Les Pommes de ma douche». Créé en 2000, ce groupe français composé de cinq musiciens s'intéresse au monde gitan et au jazz manouche. L'Américain Ben Prestage et le Français Wab ont aussi séduit les responsables du festival. Deux hommes-orchestres qui ne manqueront pas d'ensorceler le public. Bref, les organisateurs ont fourni de grands efforts pour «dénicher» ces talents qui viendront présenter leur art aux côtés des grands noms de ce genre musical. pour autant, et même si l'aventure Tanjazz n'a été entamée que depuis douze ans, Lorin pense déjà à la retraite. «Je pense qu'il est temps que ce festival soit dépersonnalisé. Il ne doit plus être associé à une seule personne parce qu'il y a toute une équipe derrière qui travaille avec beaucoup d'abnégation», a-t-il affirmé. Sur les bons rails, Tanjazz a réussi au fil des ans à faire de la capitale du détroit l'endroit idéal pour (re)découvrir le jazz. «J'ai essayé il y a quelques années de convaincre les Américains de mettre en place un conservatoire de jazz à Tanger, mais je n'ai pas réussi», avoue Lorin. Même si ce conservatoire n'a pas vu le jour, Tanger est devenue, grâce à ce festival, la destination privilégiée des fans de jazz. En plus des artistes déjà cités, d'autres jazzmen et jazzwomen enchanteront également la ville de Tanger. Citons Sarak Lenka, Lillian Boutté & the Gigolos, Matthieu Boré, Mélanie de Biasio Trio, Terrakota, the Jive Aces, Jeff Zima, Zuluwannsago, Swing Dealers, Fouad Hani, Mourad Benhammou & Jazzworkers. Il ne faut pas non plus oublier Alice Martinez 4tet, Divinas, Swing Messengers, Elsy Fleriag &The Alzy Trio, Le Gros Tube, Ens' Batucada fait son K'Barré, CQMD (ceux qui marchent debout) et Roger Cactus dans Muzicaloustiks.