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La croissance y est...mais
Publié dans Les ECO le 24 - 08 - 2011

C'est un document qui vaut son pesant d'or à la veille de l'élaboration du projet de loi de finances. La dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières, relative au premier semestre, vient en effet donner un véritable avant goût de ce que sera la performance de l'économie nationale pour 2011, ainsi que des principales variables dont devra tenir compte Salaheddine Mezouar dans le cadre de l'élaboration de son projet de loi de finances. Le ministre des Finances a d'ailleurs toujours prôné des mesures «en faveur de la croissance», comme il le soulignait aux Echos quotidien dans une interview, le 15 août dernier. Aujourd'hui, il s'agit de prendre du recul par rapport aux impacts des choix stratégiques faits pour 2011 et d'en tirer les leçons nécessaires pour 2012.
La première des leçons est qu'on aura beau critiquer les réalisations du gouvernement actuel, il n'en demeure pas moins qu'il est parvenu à donner à l'économie nationale un sérieux élan de croissance, ainsi qu'en attestent «les perspectives de croissance pour 2011 qui s'annoncent favorables, en raison notamment de la poursuite de la reprise des activités non agricoles et d'une demande mondiale jusqu'alors positive», comme on le note auprès de la DEPF. C'est du moins le constat qui ressort de l'analyse des rendements semestriels de notre économie. D'ailleurs, il y a quelques jours à peine, le ministère des Finances notait que «le secteur non agricole a réalisé un taux de croissance de plus de 5,1% au premier semestre de l'année en cours». Ceci est le fruit des positions de départ, qui se sont avérées solides, en raison de «l'éventail des réformes macroéconomiques et structurelles mises en place durant ces dix dernières années, conjugué à la poursuite de la reprise des activités non agricoles et à une demande mondiale toujours positive».
Cela dit, même si économiquement le constat ressort nettement favorable, les hypothèses de départ n'ont pas été aussi solides que ce que souhaiterait vendre la tutelle, et l'impact de l'hypothèse d'un baril de pétrole à 75 dollars sur les finances publiques n'en est que la parfaite illustration. C'est plutôt la bonne santé de certains volets incontournables qui permet aujourd'hui au Maroc d'entrevoir un maintien du taux de croissance en 2011 aux alentours de 5%, à commencer par le secteur agricole, lequel profite d'une bonne campagne 2010-2011. Et comme au Maroc, quand l'agriculture va, tout va, particulièrement la demande interne, la poursuite de la dynamique de la consommation locale est également une variable pesante dans l'évolution favorable de la croissance économique. À ce titre, le ministère des Finances fait ressortir que la consommation des ménages s'est bien orientée au terme du premier semestre de l'année 2011, bénéficiant, entre autres, de l'amélioration des revenus des ménages, «en relation avec le maintien du taux de chômage en dessous de 9%, les bons résultats de la campagne agricole et la bonne tenue des transferts des MRE», explique le département de Salaheddine Mezouar. Ce dernier met, en outre, en valeur l'impact qu'a eu la maîtrise de l'évolution des prix à la consommation (+0,8%) sur le maintien du pouvoir d'achat des ménages.
Dans la même lignée, les crédits à l'équipement et les importations des biens d'équipement industriel se sont bien comportés, progressant de 11,8% et de 3,9% respectivement. Ceci témoigne d'une dynamique d'investissement au titre du premier semestre. Les recettes des investissements et prêts privés étrangers ont atteint 10,9 milliards de dirhams, dont 84,3% sous forme d'investissements directs étrangers (IDE). Le bilan des investissements dans l'économie nationale aurait été plus pesant sur la croissance globale si l'Etat avait réalisé un meilleur taux de ses prévisions initiales. Les dépenses d'investissement du budget de l'Etat ont en effet totalisé 21,8 milliards de dirhams seulement, soit 45,3% des prévisions initiales de la loi de finances.
Pour le reste de l'année, beaucoup d'observateurs craignent un ralentissement du rythme d'exécution des investissements publics, en raison des difficultés au niveau du financement du déficit budgétaire. Sans avoir opté pour supporter un alourdissement du déficit au profit du maintien des prix à leur niveau, la dynamique de la consommation interne n'aura pas été aussi signifiante et, partant, n'aura pas soutenu la croissance globale de notre économie. Sur ce dernier volet, il y a lieu de souligner qu'au titre du premier semestre de l'année en cours, les recettes fiscales ont été réalisées à hauteur de 53,1%. Cependant, cela n'a pas permis de résorber la réalisation des dépenses ordinaires hors compensation, qui ont pourtant connu un allégement par rapport à l'exercice précédent, et qui se sont exécutées à hauteur de 46,8%. C'est dire que les premiers indicateurs de ce que sera la performance économique du Maroc sont balisés. Il reste maintenant à savoir comment Mezouar réussira à intégrer les principales leçons des six premiers mois dans son projet de loi de finances 2012.
Pêche. Le poisson se fait rare
La croissance du secteur primaire devra se faire sans le secteur de la pêche. Les données à fin juin ont, en effet, confirmé la mauvaise passe que connaît
le secteur depuis quelques mois déjà. Au titre du premier semestre 2011, les débarquements de la pêche côtière et artisanale ont baissé de 30,8% sur un an, pour atteindre 314.103 tonnes. Cette évolution provient quasi exclusivement du recul de 35% des débarquements de poissons pélagiques. La sardine, poisson préféré des Marocains, qui représente une part de 82,1% des débarquements, a accusé une baisse de 53,6%. Les captures des céphalopodes et des crustacés, dont les parts dans le volume total des débarquements restent faibles (3,7% et 0,5%), ont enregistré de leur côté un accroissement de 2,7% et 108,6% respectivement en glissement annuel. Par ailleurs, la baisse des volumes de débarquement a été largement compensée par la hausse de leur valeur. En effet, selon les données de la DEPF, la valeur des captures de la pêche côtière et artisanale a affiché une appréciation de 6,8% par rapport à fin juin 2010, principalement sous l'effet de la hausse de 54,7% de la valeur des débarquements de céphalopodes. Les prix moyens de vente de poulpe, de seiche et de calamar se sont accrus de 65,5%, 20,3% et 58,8% respectivement.
L'industrie. Douce reprise
Les secteurs industriels ont repris du poil de la bête, pour constituer l'élément de base de la croissance économique de 2011. Déjà au premier semestre, la DEPF rapporte que l'activité des industries manufacturières a progressé de 2,6% en glissement annuel. Plusieurs branches de l'industrie ont ainsi contribué à cette reprise que l'on attend plus accélérée durant le second semestre. On notera dans ce sens une augmentation de la production du raffinage de pétrole de 36,8%, de l'industrie du tabac de 19,9%, des industries des autres produits minéraux non-métalliques de 7,3%, des industries du travail des métaux de 4,9% et des industries des meubles et industries diverses de 5,8%. Pour leur part, les industries de l'automobile, du textile, chimiques et celles relatives au travail du bois ont enregistré des progressions moins prolifiques de 2,1%, 2,7%, 1,7% et 3,9% respectivement. Pour rappel, les chefs d'entreprise opérant dans les secteurs industriels interrogés par le HCP anticipent une hausse résultant principalement de la bonne performance des industries agro-alimentaires, de la chimie et parachimie, et de la transformation des minéraux de carrière. Par ailleurs, le taux moyen d'utilisation des capacités de production, au titre du premier semestre de l'année en cours, s'est chiffré à 72,3%.
Transport. L'activité portuaire se redresse
Véritable baromètre du comportement du commerce extérieur, l'activité portuaire globale, y compris le transbordement au port de Tanger Med, affiche un bilan semestriel positif. Ainsi, la DEPF rapporte que le volume transitant par les ports marocains a atteint 51 millions de tonnes, pour enregistrer une croissance en glissement annuel de 16,3%. Cette évolution est impulsée par le raffermissement des activités du port Tanger Med, dont le volume a marqué un accroissement de 76,7%. Par ailleurs, au niveau du trafic national, l'activité a marqué un léger accroissement de 3%, rapportant le volume des échanges du commerce extérieur du Maroc à 37 millions de tonnes, soit 72,6% du tonnage global ayant transité par les ports nationaux. Cette évolution recouvre une croissance de 3,8% des importations, accompagnée d'une amélioration de 1,6% du niveau des exportations. «Les principaux trafics stratégiques ont sauvegardé leur orientation à la hausse», se réjouit-on à la DEPF. En effet, le trafic de phosphates et dérivés s'est amélioré de 4,3% à 11,5 millions de tonnes. Selon les analystes de l'institution, cette évolution a été tirée par la progression de 40,7% des exportations d'engrais, qui a compensé le repli des autres composantes de cette activité. Suivant la même tendance, le trafic des produits énergétiques s'est accru de 1,8%, grâce au raffermissement des produits raffinés de 21,9%.
BTP. De l'optimisme en vue
Faut-il croire à une reprise dans le BTP ? En tout cas, les données de la DEPF le laissent entendre. Le département relève en effet que le volume des ventes de ciment, principal baromètre de l'activité du BTP, a atteint 8,2 millions de tonnes au titre du premier semestre de l'année en cours, soit une hausse de 7,2% en glissement annuel. Cette évolution est intervenue en rapport avec l'appréciation des ventes de ciment de 8,5% au cours du mois de juin après une légère progression de 4,6% en mai et un repli de 1,3% en avril. Dans la même lignée, le financement du secteur semble se poursuivre à un rythme encourageant. Les crédits immobiliers octroyés au titre de la même période ont ainsi totalisé 11,4 MMDH, en hausse de 14,1% par rapport à fin juin de l'année dernière, ce qui a porté l'encours de ces crédits à près de 199,5 MMDH, en progression de 9% sur un an. La bonne tenue de ces crédits au premier semestre 2011 est à lier à la reprise des crédits accordés à la promotion immobilière, qui ont quasiment doublé après une baisse de 58,7% un an auparavant. Par ailleurs, dans le cadre du fonds de garantie Fogarim, le montant total des crédits octroyés entre début janvier et fin juin 2011 a atteint 731 MMDH pour 4.988 bénéficiaires au total.
L'agriculture. Commercialisation sur les chapeaux de roue
Une nouvelle fois, la croissance de l'économie nationale passe par l'agriculture. À ce niveau, les données rapportées par le ministère des Finances font ressortir qu'avec le démarrage de la nouvelle campagne 2011/2012 de commercialisation des céréales au mois de juin, la collecte a atteint, au 22 juillet dernier, 13,5 millions de quintaux, constitués quasi exclusivement de blé tendre. Cette collecte est en progression de 14% par rapport à la campagne précédente, et de 26% par rapport à la moyenne de la période 2006-2010. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la transformation industrielle des céréales a, pour sa part, atteint près de 5,31 millions de quintaux à fin juin, soit une légère baisse de 5% par rapport à la même période de la campagne précédente. Sur le total de blé tendre transformé par la minoterie industrielle, le blé d'origine locale représente près de 36%. En outre, 70% des produits fabriqués par la minoterie industrielle sont sous forme de farines. Les semoules industrielles sont fabriquées principalement à partir de blé dur (92%) et d'orge (8%). Enfin, les données de la DEPF font état d'un stock de céréales détenu par les opérateurs de 22,8 millions de quintaux à fin juin 2011, en hausse de 19% par rapport au mois précédent. Ces stocks sont constitués à hauteur de 82,6% de blé tendre.
Devises. Déséquilibre commercial
Du côté des finances publiques, les voyants sont loin d'être verts, à commencer par le déficit commercial. Les transactions commerciales du Maroc avec le reste du monde durant le premier semestre sont venues confirmer le déséquilibre dont souffre le royaume. Les échanges se sont en effet traduits par un déficit commercial de 93,5 MMDH contre 74,9 milliards un an auparavant, soit un creusement de 25% provenant en grande partie de l'aggravation du déficit dégagé par les échanges de produits énergétiques et alimentaires. En parallèle, les transferts des MRE ont pu limiter l'impact de l'effritement des stocks de devises du Maroc. Les transferts depuis l'étranger ont en effet atteint 26,8 MMDH, en hausse de 7,4% en glissement annuel, après une augmentation de 10,5% en 2010 et une baisse de 12,3% en 2009 sous l'effet de la crise. Par rapport à la moyenne des années 2006 à 2010, ces recettes ont tout de même progressé de 12,4%. Dans ce contexte, les avoirs extérieurs nets ont reculé de 9,6%, soit 18,6 MMDH, par rapport à fin décembre 2010 pour s'établir à 174,1 MMDH. Par rapport à la même période de l'année 2010, ces avoirs ont légèrement progressé de 0,7%.


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