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Malgré un environnement international peu porteur La croissance économique nationale se poursuivrait, selon la DEPF
Le maïs dope les importations des céréales
Les derniers indicateurs conjoncturels augurent d'une évolution contrastée de la situation économique nationale. C'est ce que souligne la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dans sa Note de Conjoncture du mois de septembre, ajoutant que l'environnement international peu porteur a visiblement impacté certains secteurs dépendant de la conjoncture extérieure. C'est le cas d'abord du secteur du Tourisme. Le nombre des arrivées touristiques et des nuitées réalisées dans les hôtels classés ont accusé une baisse de 2% à fin juin 2012. Toutefois, poursuit la même source, il y a lieu de signaler le bon comportement des mois de mai et de juin 2012 ayant été marqués par des évolutions positives (respectivement +1% et +3% pour les arrivées et respectivement +11% et +13% pour les nuitées), après des reculs enregistrés depuis le début de l'année en cours. Autre secteur impacté par la conjoncture extérieure est celui des activités minières. La production de phosphate roche a affiché une hausse de 8,3%, en glissement annuel, au cours du mois de juillet 2012, ramenant la baisse cumulée à fin juillet de l'année en cours à -5,1%, après -7,3% un mois auparavant. Pour sa part, la production des dérivés s'est appréciée de 6,8% en juillet, clôturant la période s'étalant entre janvier et juillet de l'année 2012 sur une stabilisation en glissement annuel. L'évolution enregistrée en juillet a été le résultat de la bonne tenue de la production des engrais (+6,7%) et de celle d'acide phosphorique (+7%). De manière plus marquée, l'activité à l'export du groupe OCP, qui pèse significativement sur la structure des exportations marocaines (avec une part de 27,2%), a généré près de 32,6 milliards de dirhams à fin août 2012, soit un accroissement de 5,8% ou de 1,6 milliard de dirhams par rapport à la même période de l'année précédente. Le secteur du textile et celui du cuir ne font pas, eux-aussi, l'exception. Ils ont affiché une baisse, comme en témoigne le repli de l'indice de production de 2,9% et de 5,4%, respectivement pour ces deux secteurs, à fin juin 2012. Par ailleurs, les exportations de textile et cuir (17,8% des exportations marocaines) ont connu un recul de 6,8% au cours des huit premiers mois de la même année. Néanmoins, certains secteurs se sont comportés favorablement. C'est le cas du Bâtiment et Travaux Publics. Un secteur qui poursuit, selon la DEPF, son évolution positive au cours de l'année 2012, même si les taux de croissance enregistrés sont de plus en plus modérés. Ainsi, les ventes de ciment ont affiché une progression de 5,6% à fin juillet 2012, après +12,3% à fin mai et +21,7% à fin mars de la même année. Pour sa part, le secteur de l'électricité enregistre un dynamisme important. La production nette totale d'électricité évolue à deux chiffres à 23% et les ventes d'électricité ont augmenté de 8,1% à fin juillet, couvrant une hausse de 7,8% au niveau de la consommation de la haute tension, attestant du dynamisme continu de l'activité industrielle. Celle-ci s'est positivement comportée, dans sa globalité, au deuxième trimestre 2012, comme en témoigne la progression de 1% de l'indice de production des industries manufacturières, clôturant le premier semestre sur une hausse de 2,4%. De leur côté, les activités de télécommunications ont poursuivi leur dynamisme globalement favorable, affichant une progression du parc d'abonnés au mobile de 7% et de celui de l'Internet de 60,3% à fin juin 2012, compensant le recul de celui du fixe (-5,5%), fortement concurrencé par la téléphonie mobile. Sur un autre plan, les débarquements de la pêche côtière et artisanale ont enregistré une hausse remarquable (+43,3% en volume et +8,4% en valeur) à fin juillet 2012, témoignant du comportement favorable de l'activité de ce secteur. Autre élément soulevé par la DEPF : au niveau de la commercialisation de la récolte nationale, réalisée au titre de la campagne agricole 2011-2012 à 51 millions de quintaux, la collecte des céréales a avoisiné 13,3 millions de quintaux à fin juillet 2012, d'après l'Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL). Elle est constituée à hauteur de 99,6% par le blé tendre. De leur côté, les importations de céréales à fin juillet ont atteint 2,8 millions de quintaux, en progression de 31% en glissement annuel. Elles sont constituées, essentiellement, de maïs (2,2 millions de quintaux). La transformation industrielle des céréales a porté sur 11,7 millions de quintaux, en baisse de 2% par rapport à la même période de la campagne précédente. Les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ont totalisé 23,5 millions de quintaux au titre de la même période, en baisse de 7% par rapport au mois précédent. Par ailleurs, et en vue d'assurer un approvisionnement normal du marché national intérieur en blé tendre et dérivés, les pouvoirs publics ont procédé à la suspension du droit à l'importation sur le blé tendre du 1er octobre au 31 décembre 2012. Au niveau des échanges extérieurs du secteur de l'agroalimentaire, il y a lieu de noter la baisse des exportations de ce secteur de 2,5% à fin juillet, après un recul de 7,3% au titre du premier semestre de l'année 2012, traduisant une décélération au niveau du rythme de baisse des exportations de ce secteur. L'évolution constatée, au titre des sept premiers mois de 2012, a été tirée, en grande partie, par le repli de la valeur des exportations des agrumes et primeurs de 17,8%, passant à près de 4,3 milliards de dirhams. Ce recul a été, toutefois, atténué par la hausse de la valeur des exportations de l'industrie alimentaire de 8,3% pour s'établir à 11,2 milliards de dirhams. En ligne avec l'évolution des indicateurs conjoncturels disponibles, ajoute la DEPF, la demande intérieure se serait bien tenue, dans sa globalité, en 2012. Le comportement positif de la consommation des ménages est reflété, notamment, par la bonne tenue de la TVA intérieure (avant remboursement) qui a progressé de 4,7% à fin août 2012. L'encours des crédits à la consommation renforce ce constat, puisqu'il a augmenté de 22,4% à fin juillet, dans un contexte de maîtrise de l'inflation (légère hausse de l'IPC de 1,1% à fin juillet) et de baisse relative du taux de chômage, conjugué aux effets positifs du dialogue social, se traduisant par des augmentations salariales. Par ailleurs, l'investissement aurait préservé une évolution soutenue à fin août 2012, en ligne avec le dynamisme des importations des biens d'équipement (+9,5%), des dépenses d'investissement du budget de l'Etat (+1,2%) et des recettes des investissements et prêts privés étrangers (+3,4%), attestant de la continuité de la confiance des investisseurs étrangers dans l'économie marocaine. Au total, quoique contrastée sur le plan sectoriel, la croissance de l'économie marocaine semble se poursuivre, en dépit d'un environnement international peu porteur. L'impact de la conjoncture internationale semble continuer à peser sur nos échanges extérieurs avec des effets avérés, en partie, sur le financement de l'économie et sur les finances publiques, note la DEPF.