La jeune prodige de la mode marocaine a su faire parler d'elle, tout en demeurant discrète. Ghitta Laskrouif est choisie par la maison «Flou Flou» pour signer une collection à son nom. Une consécration pour cette «fashion victim» bien coupable. Ghitta Laskrouif aux mains d'argent aurait pu être le titre du film de sa vie. Passionnée par la mode depuis petite, la jeune créatrice passe par des études généralistes avant de trouver sa voie. «J'ai toujours adoré l'art sous toutes ses formes, j'avais postulé pour des universités d'archéologie et des écoles de cinéma et de design d'intérieur, mais je n'ai jamais pensé à me spécialiser dans le stylisme, bien que j'ai toujours adoré faire mes propres vêtements, broder et coudre à la maison», explique la créatrice en herbe qui, faute de moyens, finit par s'inscrire dans une école de mode après un baccalauréat d'art plastiques, en espérant postuler pour les Beaux-arts, trois ans plus tard. «Mais, j'ai appris à aimer ce domaine et à en faire ma carrière en combinant ma passion pour le recyclage, le design d'intérieur et l'architecture avec la mode», continue Ghitta Laskrouif. Un destin qui va croiser la naissance de la mode contemporaine avec la création du FestiMode en 2006. «Juste après mon diplôme, j'ai déposé ma candidature à la deuxième édition de juin 2007, retenue, je prépare donc mon premier défilé et juste après en septembre 2007, je reçois la confirmation d'une résidence artistique multidisciplinaire à Bruxelles avec 60 artistes, avec qui j'ai pu échanger et où j'ai pu faire le tour des ateliers de créateurs de renom ainsi que des rencontres incroyables», raconte la jeune créatrice, piquée alors par le virus de la mode. Ce qui lui permet de séduire les créateurs de Flou Flou, puisque la marque de prêt-à-porter propose une gamme de choix élargie, comprenant plus de 80 silhouettes, dont une partie est signée de la jeune créatrice, inspirée au quotidien par ce qui l'entoure. «Il y a des jours que je passe à faire des recherches, d'autres où je me mets à la couture ou à la conception de prototypes, mais je ne peux pas programmer une journée, je ne sais pas si je vais finir une robe ou non, cela dépend de mon humeur. L'inspiration ne vient pas d'un coup, j'ai toujours un carnet sur moi où je note ce qui me passe par la tête mais je ne dessine jamais la silhouette, seulement la technique». Celle qui considère le vêtement comme un espace de vie et qui sait jouer sur les volumes en s'inspirant des modèles d'architecture ou de décoration comme pour aménager un espace, et relooker un intérieur, travaille sur son showroom et prépare une nouvelle collection pour le printemps-été.