Des Marocains au style bien trempé et différent représentent les couleurs du royaume à la 12e édition du festival de Mawazine à Rabat. Trois soirées prévues les 28, 29 mai et 1er juin au complexe sportif Prince Moulay Abdellah, nouvelle scène de cette année qui remplace celle de Salé et sera entièrement dédiée à la programmation marocaine. C'est ainsi que le mardi 28 mai verra la performance du maâlem Hamid El Kasri qui comblera sûrement les adeptes de la musique gnaoua. Connu pour sa voix exceptionnelle et profonde et son aisance scénique, Hamid El Kasri a su s'établir en tant que véritable référence de la musique gnaoua, connue et reconnue sur la scène internationale. Né au nord du Maroc, Hamid EL Kasri commence son apprentissage à l'âge de 7 ans et sa carrière sous l'égide des maîtres Alouane et Abdelouahed Stitou. Il est doté d'une capacité artistique qui lui permet de fusionner le genre gnaoua du nord du Maroc à celui du sud pour offrir un son envoûtant. Il est incontestablement l'un des plus grands maâlems de sa génération. Il fascine de nombreux artistes internationaux qui le sollicitent pour des collaborations et lui proposent d'effectuer des tournées en Europe et aux USA. Des USA, c'est un peu d'où vient celui qui fera bouger les consciences et les corps le 29 mai prochain, tout du moins, on pourrait facilement y croire. Il s'agit de Don Bigg. Considéré comme l'un des pionniers du rap marocain, notamment pour son style franc, cru et direct, très proche des préoccupations d'une large frange de la jeunesse urbaine marocaine, le rappeur ne lésine pas sur des paroles crues et audacieuses devenues aujourd'hui cultes. Don Bigg a su exporter le rap marocain outre-mer avec des tournées en Grande-Bretagne, Europe et Moyen-Orient, il est aussi le premier rappeur arabe ayant pu imposer son art dans des émissions télévisées produites par les plus grandes chaînes internationales et ayant pour thème des débats autant musicaux que politiques. De son vrai nom Taoufik Hazeb, Don Bigg a commencé un parcours musical dès l'âge de 14 ans. Il chante alors uniquement en anglais et passe par quatre groupes de rap jusqu'à ce qu'il trouve sa voie en 1999 : le rap en darija. C'est avec le groupe Mafia C qu'il concrétise sa nouvelle vocation et qu'il se voit rapidement propulsé sur le devant de la scène. Conscient de son succès et plébiscité par une grande partie de la jeunesse et des médias indépendants nationaux et internationaux, Don Bigg se lance en solo et produit son premier album intitulé «Mgharba 'tal Mout». Le succès de l'album est phénoménal. En 2009, Don Bigg sort son deuxième «Byad ou K7al», englobant des collaborations internationales. L'album fait ravage dans le milieu Hip Hop marocain tout en mettant en valeur le côté mature de l'artiste et un choix musical assez large. Rappelons l'un des moments forts de l'édition 2010 lorsque Don Big s'était produit avec le grand pianiste et compositeur cubain Omar Sosa lors d'une création originale initiée par Maroc Cultures, qui a nécessité plus de 6 mois de travail de composition et qui avait remporté un succès retentissant. Du rap à la musique populaire, celui dont la voix berce et touche donne rendez-vous aux amateurs des rythmes de chez nous le 1er juin prochain. Présentant un style bien à lui, le chanteur Said Mosker fusionne le reggae, le funk, le raï et le chaâbi. Il séduit avec ses mots simples et ses chansons chargées de réalités, celles des quartiers populaires casablancais, de là où sont issus des groupes comme Nass El Ghiwane et El Mchehab. Ce sont ces mêmes groupes qui ont accompagné ses premiers pas dans la création musicale. À l'âge de 14 ans, il grattait ses premiers accords en reproduisant des airs célèbres. Mosker multiplie les tournées à travers le pays dès la sortie de son premier album «Ghitouni», produit par le chanteur Malek puis c'est la naissance d'un deuxième album en 1993 «Kya». En 1994, il sort un troisième opus du nom de son quartier «Derb Sultan». En 1996, la notoriété de l'artiste dépasse les frontières. Il décide de s'installer pendant trois ans à Lille où il fonde son propre studio avec Hamid Bouchnak. En 2001, il rentre au Maroc pour poursuivre sa carrière artistique, avec la ferme intention de contribuer à la promotion des artistes de son pays et à la défense de leurs droits.Ainsi, cette année promet une nouvelle scène pour des artistes marocains et un programme varié. C'est ce que prévoit cette douzième édition du Festival Mawazine des Rythmes du monde certes, mais des rythmes marocains d'abord.