Les portails de recrutement continuent à dominer en tant qu'outils privilégiés de recrutement et de recherche d'emploi. Les médias sociaux, bien qu'en croissance, peinent toujours à s'imposer sur ce domaine. Confidentialité, utilisation complexe... plusieurs freins expliquent cette tendance, dans une étude menée par Rekrute. Ils se sont peut-être emparés de la vie quotidienne des entreprises et de leurs employés. Ils peinent cependant encore à s'imposer comme un outil efficace de mise en relation entre les unes et les autres. «Ils», ce sont les réseaux sociaux. Aujourd'hui, plusieurs questionnements se posent quant au rôle que peuvent jouer les médias sociaux dans la mise en relation entre entreprises et salariés potentiels dans le cadre d'une approche de recrutement. La question, qui vient de faire l'objet de plusieurs études au niveau international, vient également d'être traitée par le spécialiste du recrutement en ligne au Maroc, Rekrute. Le constat relevé par ce dernier est sans appel. «Afin d'analyser la situation du Maroc, nous avons interrogé une base de profils en recherche de nouvelles opportunités de carrière. Nous constatons une prépondérance confirmée de l'e-recrutement à travers les portails», souligne Charlotte Lefort, directrice des opérations chez ReKrute. Il faut dire que la tendance est telle que les portails de recrutement continuent à avoir la cote au Maroc, en dépit de la prolifération de médias sociaux spécialisés. Le Maroc ne fait d'ailleurs pas exception à ce niveau, puisque la même situation a été relevée dans des enquêtes réalisées en France. En effet, plusieurs études ont été menées récemment dans ce sens, notamment par Adecco France, Michael Page Digital, SuccessFactors ou encore RégionsJob. Toutes confirment que les candidats restent assez conservateurs dans leur démarche et sous-utilisent les réseaux sociaux professionnels, au profit des portails d'emploi. Ce n'est pas seulement les chercheurs d'emploi qui privilégient les portails de recrutement, puisque les recruteurs s'inscrivent également dans cette logique. L'enquête de RégionsJob par exemple, a permis de relever qu'en trois ans, l'utilisation des jobboards (portails de recrutement) pour recruter ou chercher un emploi reste toujours en pôle position (96%), loin devant les autres méthodes de recherche d'emploi, comme les candidatures spontanées (65%) et les réseaux sociaux (35%). Ces derniers sont toujours considérés comme peu importants. «Les candidats les placent en moyenne en huitième position des outils les plus importants, tandis que les recruteurs les classent sixièmes», rapporte les spécialistes de Rekrute. Ces derniers confirment donc que le Maroc s'inscrit également dans cette tendance. Selon les résultats d'une enquête menée auprès d'un échantillon dit représentatif de candidats, l'Internet ressort comme un outil de plus en plus utilisé et les chercheurs d'emploi ont totalement intégré les portails de l'emploi dans leur recherche quotidienne. C'est d'ailleurs leur moyen de recherche préféré, si l'on se réfère à la même étude. Mieux encore, les réseaux sociaux arrivent bons derniers en termes d'outils de recherche, loin derrière les relations personnelles, la candidature spontanée, le recours aux cabinets spécialisés ou encore la presse. «95% des candidats inscrits sur ReKrute.com recherchent un emploi, activement ou de manière passive, alors que seulement 15% des membres des réseaux les utilisent «de temps en temps» pour l'emploi», relève Rekrute. Qu'est-ce qui explique donc le fait que malgré une présence de plus en plus ressentie dans la vie quotidienne de tout un chacun, les réseaux sociaux peinent toujours à s'imposer dans les processus de recrutement ? Plusieurs explications peuvent être présentées pour justifier cette tendance. Nombre d'éléments freinent en effet l'usage des réseaux sociaux tels que la non confidentialité des données, la méconnaissance des fonctionnalités et de leur plus-value. De nombreux candidats et recruteurs sondés les jugent «trop compliqués», alors que les habitudes sont difficiles à surmonter. «Leur rôle dans la recherche d'emploi ou le recrutement reste donc très secondaire. La pratique existe, mais reste rare», confirme-t-on dans l'étude. Néanmoins, force est de souligner que les réseaux sociaux et Internet en général (googlisation) sont surtout utilisés par les entreprises pour disposer d'un complément d'information. Il s'agit principalement d'outils permettant de faire des recoupements d'informations incluses dans les CV reçus. C'est le même constat du côté des candidats, qui font des recherches en ligne sur les entreprises qui diffusent des offres d'emploi sur les médias ou les cabinets avant de déposer leur candidature. Par ailleurs, l'enquête de Rekrute confirme que si les réseaux sociaux sont complémentaires des autres outils liés au recrutement et à l'emploi, ils ne s'y substituent pas. 4% des personnes sondées à ce titre seulement ont déclaré avoir été recrutées par ce biais. Cependant, ils représentent un outil d'aide à la décision, qui peut faire pencher la balance.