Le succès de certaines marques marocaines prouve qu'il y a une place à prendre, tant sur le marché local qu'international. Marwa, Diamantine, Flou Flou, Océan ... les exemples ne manquent pas. L'enseigne Marwa, spécialisée dans le prêt à porter pour femme, est devenue à ce titre un cas d'école. En huit huit ans, Marwa a su construire une forte notoriété et une sacrée image pour devenir l'une des marques préférées des consommatrices marocaines. Aujourd'hui, son succès dépasse les frontières. Depuis 2009, les designers de la marque habillent les citadines saoudiennes, espagnoles et françaises. Si le lancement de cette marque a coïncidé avec les débuts de la crise du secteur, elle a pu toutefois réaliser de belles performances. Comment ? Le propriétaire, Karim Tazi, n'avait pas de baguette magique. Il a tout simplement pris le risque de miser sur le marché local tout en adoptant une stratégie à long terme. Un potentiel de taille À en juger par les chiffres, cette politique s'est avérée payante. À lui seul, le marché local réalise un chiffre d'affaires de 40 milliards de DH. Le potentiel est de taille, si l'on en juge par les propos de El Mostafa Sajid, président de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement. Selon lui, «la concurrence est rude, en raison du nombre important des entreprises, des franchises internationales, ainsi que des importateurs qui opèrent dans l'informel, mais cela est compensé par le changement des habitudes de consommation des Marocains, qui cherchent de plus en plus à acheter les marques». Et de préciser : «les Marocains consacrent un budget annuel moyen de 1.251 DH pour l'habillement». Le challenge réside dans la capacité des entreprises marocaines d'être plus compétitives par rapport aux marques internationales. «Le développement des marques nationales ne peut se réaliser que si les opérateurs du secteur adoptent une stratégie de rapprochement. L'Etat a aussi un grand rôle à jouer à travers la réorganisation des circuits de distribution», soutient Sajid. Lire aussi: Le défi de la créativité Point de vue: Adil Yakine, Président de l'Association des ingénieurs d'Etat de l'Esith Fidéliser les clients. Tel est le grand défi des opérateurs nationaux du textile. Les entreprises, toutes tailles confondues, sont appelées à élargir leurs prestations et rompre avec l'ancien modèle de collaboration. Pour résumer, les clients étrangers cherchent la co-sous-traitance et non plus la sous-traitance. Autrement dit, les donneurs d'ordre s'intéressent à des modèles de coopération qui leur permettent de se désengager d'une bonne partie de la chaîne de production. Pour cela, la PME marocaine doit maîtriser ce processus depuis la production jusqu'à la livraison du produit fini. Elle doit également s'investir dans la qualité. Pour atteindre cet objectif, il faut investir dans la formation et fidéliser les collaborateurs. Une chose est sûre : la qualité est un vecteur de développement pour le secteur du textile.