Le tandem Mohammed Tamer et El Mostafa Sajid a été élu à la tête de l'Amith. La nouvelle équipe s'engage à faire aboutir les chantiers ouverts par l'ancienne présidence. C'est un pédagogue qui succède à Karim Tazi à la tête de l'Amith. Mohammed Tamer, patron de Bogart et candidat unique, a été élu à l'unanimité, mercredi 11 juillet, président de l'Association. Ce natif de Casablanca et père de deux enfants, pédagogue de profession avant d'embrasser la carrière d'un entrepreneur, veut inscrire son mandat sous le signe de «la fibre citoyenne». Il prend en charge la défense des intérêts du secteur à un moment où celui-ci vit dans un contexte fait de menaces. M. Tamer est promu patron des textiliens à moins de six mois de suppression par la Commission européenne des derniers quotas sur les exportations chinoises en textile et habillement. Mais le feu n'est pas encore en la demeure. L'évolution des exportations et des investissements est positive. Le phénomène de la mode rapide ou «Fast Fashion» y est pour beaucoup comme le confirment les principaux clients, espagnols essentiellement, comme Inditex, Mango ou Induyco, ainsi que les résultats de l'étude réalisée début 2007 par l'IFM. «Nous devons cependant demeurer alertes et vigilants», lance cet ancien professeur de l'enseignement secondaire et par la suite inspecteur de l'enseignement de deuxième degré, à ses pairs textiliens. «Il n'y aura pas de nouveau choc en 2008, mais une poursuite du glissement vers l'Asie», rassure M. Tamer. «Le modèle de la co-traitance semble devoir s'affirmer à terme», explique-t-il. La maîtrise de la « compétence tissu » est, de ce fait, considérée comme essentielle pour le passage à la co-traitance et au produit fini. «Le temps est le nerf de la guerre. La réactivité prend ici tout son sens», affirme ce diplomate, ancien conseiller économique de l'ambassade du Maroc à Londres et dans les pays scandinaves. Et des insuffisances, il y'en aura certainement. Celles notamment liées à l'offre locale en intrants : fils, tissus, fournitures et accessoires. La non optimisation de l'atout géographique de proximité de l'Europe et des États-Unis : coûts et délais logistiques élevés, joue également en la défaveur de l'industrie textile-habillement marocaine. À cela s'ajoute la faible offre en co-traitance qui est en train de devenir le mode d'approvisionnement par excellence des enseignes et marques clients. Les compétences en marketing, logistique, mise au point des produits font aussi défaut aux textiliens. Mais le tandem qui a été promu à la tête de l'Amith, ne compte pas rester les bras croisés. M. Tamer fera appel aux compétences acquises par El Mostafa Sajid, élu vice-président, aussi bien sur les bancs de l'école et dans la vie pratique. C'est en complicité avec ce lauréat de l'Ecole supérieure des textiles de Tournai en Belgique et administrateur de plusieurs entreprises dans le secteur textile dont Mazafil, Maveltex et Bissate et de nombreuses sociétés immobilières, que M. Tamer compte relever le défi. Aujourd'hui, ce qui est sûr c'est que le duo hérite d'une association professionnelle dynamique et crédible. «C'est dans la continuité que El Mostafa Sajid et moi-même avons décidé d'inscrire notre programme visant à poursuivre l'œuvre d'opérationnalisation des dossiers stratégiques pour le secteur», souligne le nouveau président de l'Amith. La nouvelle équipe se donne pour objectifs de renforcer la prestation de services de qualité à l'entreprise textile-habillement, de l'accompagner dans le processus de sa modernisation compétitive. Cela, en s'attaquant à des chantiers prioritaires comme celui de rendre opérationnelle la « bourse de partenariat, de sous-traitance et d'échanges de matières et accessoires». Il sera également question de promouvoir le label «Fibre Citoyenne » et la catégorisation en douane et sa généralisation aux autres administrations.