L'enseigne vient de signer le contrat décroché un mois plutôt au Gabon. 5 millions d'euros pour un système de gestion intégrée du patrimoine immobilier et mobilier de l'Etat gabonais. Involys ambitionne de porter à 40% son CA africain dans les trois prochaines années. Le passage de 2012 à 2013 est un réel tournant stratégique dans la politique africaine d'Involys. À quelques semaines de la publication de ses résultats, le développeur et intégrateur de solutions informatiques de gestion vient en effet d'entériner un important projet au Gabon. En janvier dernier, les responsables de l'enseigne marocaine cotée à la Bourse de Casablanca, a en effet signé à Libreville un contrat de 5,4 millions d'euros, pour l'implémentation du système d'information qui couvrira la gestion intégrée des budgets, des dépenses et du patrimoine immobilier et mobilier de l'Etat Gabonais. Il s'agit plus particulièrement de la solution «Vectis-Praxis», commercialisée par l'enseigne. Le système prend en charge toute la chaîne de gestion du patrimoine public gabonais : programmation budgétaire, exécution des budgets, gestion intégrée des dépenses, ainsi que la gestion globale du patrimoine immobilier et mobilier de l'Etat sur le territoire national et dans tous les pays où l'Etat gabonais possède des actifs. Pour les responsables d'Involys, l'octroi de ce marché n'a toutefois pas été aussi facile que cela puisse paraître. Les solutions de l'enseigne ont été confrontées à une forte concurrence, notamment européenne et américaine. Le gouvernement gabonais a en effet procédé, au préalable, à un benchmark à l'échelle internationale sur des années de prospection pour dénicher l'offre adaptée à ses besoins...et à ses caisses. «La complétude et la force des concepts fonctionnels, la flexibilité et l'avance technologique, ont été des critères déterminants dans le choix de notre offre», plaide Bachir Rachdi, DG de l'enseigne casablancaise. Les facteurs de délais d'implémentation semblent également avoir beaucoup joué parmi les aspects déterminants de ce marché. «Nous sommes assez avancés. Nous entamons les étapes de finalisation de la mise en place de ce projet. Nous sommes déjà en phase de déploiement et en principe, dans les deux prochains mois, nous devrions avoir complété cette phase et accompagner la mise en production», nous explique le DG d'Involys. Ce dernier se frotte déjà les mains : les retombées financières de cette opération devraient avoir de grands effets sur les résultats de l'enseigne, attendus dans les premières semaines de mars. Objectifs La conclusion de ce marché consolide la présence de l'enseigne sur le marché subsaharien. Involys dispose en effet déjà d'opérations en Tunisie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Togo. «Nous avons beaucoup travaillé sur les quatre dernières années pour nous positionner sur ce marché. Nous avons des dossiers qui sont relativement bien avancés sur chacun de ces pays. Je pense que la réalisation de ce projet de taille avec l'Etat gabonais devrait nous donner les atouts nécessaires à la construction d'une vraie référence africaine». Il faut savoir que la contribution actuelle des opérations de l'enseigne en Afrique, dans son chiffre d'affaires global, est estimée à une moyenne de 14%. Involys ambitionne par ailleurs de porter ce chiffre à 40% au terme des trois prochaines années. Ces prévisions de croissance importantes sont favorisées par le développement exponentiel que connaît, depuis quelques années déjà, le secteur continental des TIC. Des facteurs plus actuels, sont liés, selon Rachdi, aux nouvelles contraintes de marché, notamment au passage de politiques de gestion des entreprises, axées désormais sur les résultats et qui ont amené les responsables d'Involys à intégrer leurs solutions afin de pouvoir les adapter à plusieurs marchés à la fois. Risques maîtrisés S'attaquer à plusieurs fronts...mais sans trop s'exposer non plus. L'enseigne, présente principalement sur quatre pays francophones africains, est encore très timide vis-à-vis des marchés anglophones du continent. Une autre réalité du business, que les responsables d'Involys affirment toutefois se préparer à affronter dans les prochaines années. «Nous n'excluons pas de nous intéresser au marché anglophone. Nous sommes d'ailleurs déjà en prospection sur certains de ces marchés. Pour le moment, nous adoptons une approche plutôt pragmatique, qui nous pousse à nous investir d'abord sur les marchés francophones, en préparant, parallèlement, le marché anglophone», déclare Bachir Rachdi. En attendant, l'enseigne mise beaucoup sur la multiplication des pratiques de promotion commerciale de ses offres sur le continent.