Le 4e plus important producteur de pétrole du continent peine à endiguer les inégalités sociales et la pauvreté. L'or noir permet au moins au pays de soutenir la croissance de son PIB, attendue entre 6 et 7% cette année. Le programme «Gabon émergent» vise une diversification de l'économie d'ici 2025, offrant de nombreuses opportunités d'investissements. En dépit d'une croissance économique qui n'est pas redescendue en deçà de 4% au cours des trois dernières années, le Gabon est loin d'être le paradis économique que laissent présager ses importantes ressources pétrolières. Ce diagnostic est appuyé par les dernières conclusions apportées par une mission du FMI, menée dans ce pays en décembre dernier. «Ce pays fait face à des défis importants de développement économique et social. Bien que disposant de ressources naturelles abondantes, qui ont porté le revenu moyen par habitant au Gabon au niveau des Pays à revenu intermédiaire, les taux de pauvreté et de chômage restent élevés et les indicateurs de développement humain demeurent comparables à ceux de pays à faible revenu», peut-on noter dans une communication de l'institution financière internationale. Le fait est que l'économie gabonaise est fortement arrimée au marché international de l'or noir. Le Gabon est en effet le 4e producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne. C'est un lien rapproché, quasi dépendant, qui laisse cette économie d'Afrique de l'Ouest bien vulnérable aux fluctuations du marché mondial du pétrole. Avec le manganèse, une autre ressource minière dont le pays est un des premiers exportateurs au monde, l'or noir représente environ 90% des exportations gabonaises de biens et 45% du PIB nominal. Diversifier pour résister Conscient de cette faiblesse, les autorités du pays mettent en œuvre, depuis 2009, un important programme de développement économique appelé «Gabon émergent». L'objectif, ici, est très clair : faire de ce pays une économie émergente à l'horizon 2025. Cette ambition devrait obligatoirement passer, évidemment, par la diversification des ressources du pays. Le pétrole ne peut effectivement pas continuer à être le seul poumon économique du pays. Il faut dire que les résultats de cette stratégie d'envergure n'a pas tardé à montrer ses premiers résultats sur la situation macroéconomique du pays. D'un taux de croissance déficitaire en 2009 (-1,4%), en pleine crise économique mondiale, le PIB gabonais a connu un redressement exceptionnel dès 2010 (+5,4%). En 2011, cet indicateur a maintenu un rythme soutenu de croissance, évalué à 6,7%. «Les cours élevés du pétrole et du manganèse ont permis de dégager un fort excédent du compte courant extérieur en 2011», apprécie-t-on auprès du FMI. Ce sont les secteurs des BTP, du transport et des autres services marchands qui constitueront les principaux moteurs de l'économie, impulsée par le niveau élevé de l'investissement public. «Les prévisions laissent entrevoir une croissance du PIB réel autour de 6-7% en 2013, soutenue par l'exploitation minière, les activités de transformation du bois et les investissements publics», projette l'institution financière internationale. Maroc-Gabon...peut mieux faire Les relations économiques et commerciales entre le Maroc et le Gabon sont globalement à l'image de celles que nourrit le royaume avec la région subsaharienne : à des niveaux très éloignés du potentiel existant, caractérisé par une concentration structurelle de la nature des produits échangés. Les exportations marocaines vers le marché gabonais ont tout de même connu une moyenne de progression respectable de 8% entre 2008 et 2011. Pour cette dernière année, elles ont en effet atteint, en valeur, quelque 235 millions de dirhams (MDH). En répartition par type de produits, près de 40% de ces exportations sont constituées de produits et articles en textile confectionnés. Dans le sens inverse de ces échanges, le Gabon est parmi les principaux fournisseurs du royaume, s'accaparant une part de près de 8% des importations totales du royaume en provenance d'Afrique subsaharienne. Cela correspond, en 2011, à une valeur de 219 MDH. Ces importations ont connu un rythme assez timoré de croissance sur la période 2008-2011, évalué à un peu plus de 1%. Les fruits, le bois, le charbon de bois, les ouvrages en bois et le tabac, sont les principaux produits importés par le Maroc du Gabon.