Le public de Casablanca aura la chance de venir écouter Mélody Gardot, Vaya con dios, Dhafer Youssef, Abraham Inc, Oudswing et Chucho Valdès. La magie du jazz et la beauté des rythmes venus d'un ancien temps s'abattent sur Anfa. Du 30 mars au 4 avril prochain, les férus de jazz retrouvent leur rendez-vous des beaux jours pour une huitième édition. Après 7 années de belles rencontres, découvertes et redécouvertes musicales à l'image de Al DiMeola, Al Jarreau, Billy Cobham, Chick Corea, Esperanza Spalding, Marcus Miller et James Blunt, le festival revient à l'hippodrome de Casablanca avec une programmation des plus riches et une petite nouveauté cette année. En effet, Jazzablanca dans sa 8e édition et à l'instar des festivals dans le monde se dotera d'une programmation Off à partir du 26 mars. Du Sofitel Casablanca Tour Blanche en passant par différents restaurants convertis pour l'occasion en club de jazz, jusqu'aux 6 concerts de l'hippodrome de Casa-Anfa, connu des habitués, la ville blanche vibrera aux sons du jazz. En effet, Jazzablanca sera animé durant 10 jours par un jazz band au Sofitel Tour Blanche et 4 restaurants casablancais proposeront 5 styles de jazz différents, du jazz manouche en passant par l'électro jazz ou le smooth jazz. Une communauté regroupera plusieurs milliers de membres sur les différents réseaux sociaux, à partir du site Web de l'événement et de l'animation de différents blogs. De plus, Jazzablanca festival accompagne sa programmation artistique par un travail éducatif destiné aux élèves pratiquant un instrument, afin de les initier au jazz, à l'improvisation et aux représentations artistiques face au public. Mais ceci n'est rien comparé à la brochette d'artistes proposés pour les 6 principaux concerts du festival. En effet, le public de Casablanca aura la chance de venir écouter Mélody Gardot, Vaya con dios, Dhafer Youssef, Abraham Inc, Oudswing et Chucho Valdès. Le bal sera ouvert par la talentueuse Melody Gardot qui est bercée dans le monde de la musique et du jazz depuis l'âge de 16 ans. Fan de Duke Ellington, de The mamas and the papas et de Radiohead, Melody devient chanteuse dans des clubs de la région de Philadelphie et suite à un grave accident, ses médecins lui conseillent la musicothérapie. Melody Gardot s'essaie alors à l'écriture et à la composition, de sa chambre d'hôpital où elle reste de longs mois. Les résultats sont vite probants. La jeune chanteuse recouvre la mémoire qui lui faisait défaut et ce qu'elle écrit et compose impressionne de plus en plus son entourage. Le défi est relevé. En 2005 paraît Some lessons - The bedroom sessions, un mini album (6 titres) qui concrétisera ce rêve rendu possible par la volonté de s'en sortir par la musique. Entre jazz, folk et pop, Melody Gardot laisse entrevoir son talent évident. Melody Gardot doit comme tout le monde, défendre son album sur scène, mais les difficultés (elle chante assise, avec une paire de lunettes de soleil pour protéger ses yeux) rendent ses tournées compliquées et fatigantes. Après une tournée sur la côte Est des Etats-unis en 2007 et 2008, la chanteuse, désormais célèbre à travers le monde, s'attelle à la composition de son deuxième album. My one and only thrill, sorti le 28 avril 2009 et comprenant «Baby I'm a fool», connaît un grand succès tant critique que public. La jeune et fragile chanteuse qui se révèle sur scène où elle puise sa force, sera suivie d'un groupe qui aura marqué le jazz manouche ! Vaya con dios est en effet un groupe belge qui s'est constitué en 1986 autour de la chanteuse Dani Klein, s'inspirant de jazz et de musiques espagnole et tzigane. Il s'agit de l'un des meilleurs groupes belges de tous les temps dont chacun de leurs titres est un succès planétaire : «Just a friend of mine», «What's a woman ?», «Nah Neh Nah», «Don't cry for Louie», «Puerto Rico», «Heading for a fall», «Johnny», «Sunny days» et «Don't break my heart». Au total, le groupe Vaya con dios a vendu plus de 7 millions d'albums ainsi que plus de 3 millions de singles et passent à Casablanca dans le cadre de leur tournée d'adieu ! Les adieux, par contre, ne sont pas dans les projets de Dhafer Youssef, ce musicien tunisien qui décide de s'installer à Vienne en 1990 pour nourrir sa culture musicale soufiste du jazz et des rythmes d'Europe. Il y rencontre des musiciens de renom et joue avec Renaud Garcia-Fons, Markus Stockhausen, Carlo Rizzo, Paolo Fresus, Linda Sharrock, Wolfgang Puschnig, Christian Muthspiel, Jamey Haddad, Iva Bittova... Il crée également son propre groupe avec lequel il enregistre 2 premiers albums en 1993 et 1996. Dhafer Youssef baigne dès l'enfance dans la musique et les chants traditionnels religieux. Enraciné dans la tradition soufie, la musique de Dhafer s'ouvre à d'autres influences, notamment celles des musiques improvisées. Son talent réside essentiellement dans sa manière de jouer du oud et dans les accents poétiques et voluptueux qui en émanent. Dhafer Youssef révèle toute la beauté et la richesse de sa culture millénaire. Il nous transporte des rives mystiques du soufisme aux contrées intemporelles du jazz. Sa voix est l'une des plus intéressantes de la scène actuelle et fera le bonheur de la scène de l'hippodrome. Autre rendez-vous des puristes de jazz avec le clarinettiste américain David Krakauer qui s'emploie à faire vivre et à faire évoluer la tradition déjà riche de la musique Klezmer. Venue d'Europe de l'Est et d'Europe Centrale, elle est le prolongement musical de la langue yiddish, pratiquée par les communautés juives d'Europe avant qu'elles ne soient décimées par l'Holocauste. Une musique d'ailleurs et de l'âme pour faire du bien au Jazzablanca à l'image également du groupe M'Oudswing, qui a vu le jour début 2003, suite à la rencontre du luthiste marocain Karim Kadiri et du claviériste et producteur américain Barry Sames. Tous deux se mirent rapidement d ́accord sur une collaboration unique. M'oud Swing veut familiariser les audiences du Moyen-orient et de l'Afrique du Nord au jazz et introduire la musique arabe en occident. Ces deux mondes s'accordent majestueusement : darbouka et oud sont joués selon la tradition arabe, alors que piano, basse et instruments à vents et batterie vibrent aux sons jazzy. Un pari qu'ils comptent bien tenir le 3 avril prochain. La clôture se fera tout en charme et en beauté avec le fondateur des groupes Orquesta Cubana de Musica Moderna en 1960 et Irakere en 1967 : Chucho Valdès . Digne héritier du patrimoine de son illustre père Bebo Valdès en proposant une fusion de jazz et de rock avec les rythmes cubains. Son aisance et son style éblouissant en font l'un des meilleurs pianistes du genre. Après une discographie des plus impressionnantes, il sort en 2003 «New conceptions», variations sur des thèmes classiques ou jazz. Nommé ambassadeur de bonne volonté par l'ONU en 2006, Chucho se produit avec le groupe The Afro-Cuban Messengers, avec qui il enregistre un magnifique «Chucho's Steps» paru en 2010. Il a été récompensé de huit Grammy Awards au cours de sa carrière.En somme, entre la jeunesse, le mélange des cultures, le talent confirmé par les années d'expérience et les jeunes années pleines de talents, Jazzablanca version 2013 promet une expérience jazzy aussi blanche et pure que sa ville...