Voitures rapatriées, moquettes repliées, stands démontés... le Salon de l'automobile de Genève a refermé ses portes le week-end dernier. Bilan : des dizaines de milliers de visiteurs durant 11 jours d'ouverture au grand public, beaucoup de ventes concrétisées ou prospectées et, surtout, un gros travail d'image, marquant tous les esprits. Voilà pour ceux qui se posent encore la question de savoir «à quoi servent les grandes exhibitions automobiles ?». En fait, la réponse a purement trait au business : vendre ! Vendre pour de vrai, vendre du brand, vendre des promesses, vendre du rêve et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette grosse machine spécialement conçue pour l'impact visuel, voire les lavages de cerveaux est efficace. Sans quoi, cet investissement aussi coûteux ne serait pas rentable. En effet, obnubilé par les belles caisses, le visiteur Lambda n'a pas tendance à penser combien a coûté la préparation d'un salon lorsqu'il sillonne ses dédales. L'Auto-Expo ne déroge pas à cette règle, même s'il n'a pas d'étiquette internationale. Son organisation est loin d'être une mince affaire. Au-delà des montants consentis pour la location des espaces et des hôtesses, ainsi que le montage des stands et la communication autour de l'événement, un salon automobile, c'est ni plus, ni moins, qu'un an de préparation, beaucoup de concertations et d'interminables réunions. Un jeu qui en vaut la chandelle, surtout dans le cas de notre biennale qui reste, avant tout, un évènement pour vendre. Bien que les acheteurs connaissent les véhicules, leurs prix, leurs caractéristiques et même leurs critiques, via Internet ou la presse spécialisée, rien ne vaut le contact avec une voiture neuve. Une rencontre à la fois réelle, émotionnelle et finalement décisive pour l'acte d'achat. Voilà pourquoi les marketeurs qui ont compris l'intérêt de ce déclic, font tout pour augmenter la fréquentation de leurs showrooms. De là à penser qu'un petit salon automobile national comme le nôtre mérite de devenir un rendez-vous annuel... Allons bon, ne rêvons pas trop.