Jamais une édition de l'Auto Expo ne s'était ouverte de la sorte, dans la stupeur et même le mécontentement. Pourquoi ? Une décision contraignante est tombée, comme un couperet, le jour même de l'ouverture au grand public. La hausse des frais d'immatriculation, puisque c'est de cela qu'il s'agit, a surpris l'ensemble de la profession qui s'apprêtait à démarrer cette grande fête de l'automobile. Une surprise non pas sur le fond, puisque cette hausse était attendue et prévue par la loi de finances fraîchement adoptée. Elle devait même entrer en vigueur dès le premier janvier 2012. En fait, c'est sur la forme que le bât blesse. Aucune notification quelques jours auparavant, ni même la veille de l'ouverture du Salon. C'est à croire que le secteur automobile est improductif et peu intéressant aux yeux de l'actuel gouvernement. Une tare peut-être ? Or, pour les importateurs, une telle décision n'est pas sans conséquences sur leur activité commerciale, laquelle est censée être à son apogée durant les dix jours de cette biennale. Du coup, tous les exposants ont dû refaire toutes les «fiches-pupitres» pour y modifier ces frais qui, rappelons-le, sont toujours mentionnés et payés en sus du prix TTC. Mais surtout, leurs conseillers commerciaux ont dû batailler, argumenter, baratiner, voire céder devant le client lambda passé quelques jours plus tôt en concession et auquel on annonçait un prix clé en main, parfois bien inférieur, car si pour les petites et moyennes cylindrées, cette hausse ne dépasse pas les 2.500 DH, il en va autrement pour les plus grosses. Désormais, la mention «chevaux fiscaux » (CV) prendra toute son ampleur chevaleresque ! Ainsi, comptez 13.674 DH pour une voiture à 12 CV fiscaux et même 25.924 DH pour un véhicule de 21 CV ! Qui paye ? Le client, bien sûr, et avec un grand sourire, grinçant des dents ! «Merci, messieurs les politiques !», entend-on dire parmi les professionnels du secteur, à qui ce Salon coûte du temps et de l'argent. Voilà pour dire combien ce Salon a été frétillant dès les premiers jours. Maintenant que cette pilule, dure à avaler, est en passe de l'être, reste à savoir si cette manne servira à améliorer la qualité des infrastructures routières dans notre pays. Version PDF Lire aussi : En direct de l'Auto Expo 2012