Banques. Feu vert pour l'application des ratios prudentiels par les établissements de crédit. Relèvement en juin du ratio de solvabilité minimum à 12% et instauration d'un ratio Tier 1 d'un minimum de 9%. C'est confirmé. Les établissements de crédits doivent considérer avant le 30 juin prochain les ratios prudentiels de Bank Al-Magrhib. Il s'agit là du ratio de solvabilité qui ne doit pas être inférieur à 12% et du Tier One qui devrait s'établir à 9% au minimum et pour cause. Le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka a approuvé par arrêté la circulaire du gouverneur de Bank Al-Maghrib n° 5/G/2012 modifiant et complétant la circulaire n° 26/G/2006 relative aux renforcements des fonds propres réglementaires des banques, afin de couvrir les risques de crédits, du marché et ceux opérationnels. Cette décision a fait l'objet d'une publication au Bulletin officiel. La Banque centrale avait déjà décidé courant 2011 de rehausser le niveau minimum du ratio de solvabilité à 12% en vue «de renforcer la résilience du système bancaire et de conforter sa position dans la perspective de la mise en œuvre du dispositif de Bâle III». Le comité de Bâle a en effet publié fin 2010 une série de dispositions introduisant une définition plus stricte des fonds propres et édictant de nouvelles normes sur la liquidité des banques. L'objectif était, pour le comité, de pallier les carences révélées au grand jour par la crise financière et d'accroître la résistance des banques à l'international. Les banques seront au rendez-vous du 30 juin À en juger par les chiffres de Bank Al-Maghrib, les établissements de la place ont fait figure de bons élèves quant au respect de l'exigence minimale en fonds propres. Le ratio de solvabilité du secteur bancaire marocain, techniquement connu sous la dénomination de «ratio Mc Donough», s'est en effet établi à 11,7% au titre de 2011 pour une norme de 10%, mais qu'en est-il aujourd'hui de Bâle III ? À la publication des résultats financiers au titre de l'exercice 2012, une chose est sûre. Les banques marocaines satisfont à l'avance aux nouvelles règles que compte mettre en place Bank Al-Maghrib. La majorité d'entre elles a en effet procédé à un renforcement de leurs fonds propres réglementaires à travers, soit une augmentation de capital ou d'emprunts obligataires subordonnés. À titre d'exemple, BMCI a poursuivi l'année dernière le renforcement de son assise financière, se traduisant par l'amélioration des capitaux propres consolidés de 6% à 8,3 MMDH, y compris, pour la première fois l'émission d'un emprunt subordonné de 750 MDH. De ce fait, le ratio de solvabilité consolidé ressort à environ 13%. De son côté, la BCP a enchaîné les levées de fonds entre 2011 et 2012 pour une cagnotte de plus de 6 MMDH. Le ratio de solvabilité de la BCP s'établissait alors à 12,2%. Quant au Crédit du Maroc, il a procèdé en 2012 à une augmentation de capital de 256 MDH par conversion optionnelle des dividendes de l'exercice 2011.La banque affiche aujourd'hui un ratio de solvabilité de 13,2%. Les fonds propres du groupe BMCE, eux, se sont renforcés de 15%, passant de 12,4 MMDH en 2011 à 14,3 MMDH. Le taux de solvabilité de la banque bleue s'élève à fin 2012 à 12%. Le CIH affiche, pour sa part, le ratio de solvabilité le plus confortable parmi les banques cotées. Ce dernier s'établit à 15,04%. Il est à noter que la banque avait renforcé ses fonds propres de près de 2 MMDH entre fin 2011 et mi 2012, à travers une augmentation de capital et une dette subordonnée. Toutefois, pour Attijariwafa bank, ce ratio arrivait à 11,7% au 30 juin 2012, mais la banque rassure. La première banque du Maroc sera au rendez-vous du 30 juin. Outre l'augmentation de son capital de 2,1 MMDH réservée aux salariés du groupe au Maroc et d'une partie des résultats, qui viennent renforcer les fonds propres du groupe, celui-ci pourra aussi miser sur l'augmentation de son capital via la reconversion de la moitié des dividendes de 2012 en fonds propres. Mohamed Benabderrazik, président du directoire de la société de Bourse MSIN. Régler la problématique du flottant L'année 2013 est caractérisée par la persistance de la baisse de l'activité sur le marché boursier et constitue le prolongement des années précédentes, malgré l'évolution positive en mars et avril. Ainsi à fin avril, le MASI est toujours sur une tendance baissière, accompagnée de faibles volumes. Plusieurs éléments l'expliquent. D'abord, il y a les résultats des sociétés cotées, qui ont marqué une baisse significative de la capacité bénéficiaire de 10%. On peut également citer les difficultés d'ordre macroéconomique du Maroc et leur impact sur la courbe des taux et le manque de liquidités et enfin la part des particuliers dans les transactions, qui se rétrécit de plus en plus, atteignant un niveau anormalement bas de 3%. Raisonnablement, la reprise du marché pourra être alimentée par l'amélioration des indicateurs boursiers et notamment le rendement par les dividendes, mais également par la reprise des introductions en Bourse et notamment par l'ouverture du capital des entreprises publiques. Par ailleurs, l'amélioration de la liquidité est une problématique connue de toute la place. Des efforts ont été déployés dans ce sens. Au niveau de la réglementation, deux textes de loi ont été publiés et sont de nature à l'améliorer. Il s'agit du prêt emprunt de titres et de l'appel public à l'épargne. Ce dernier texte prévoit la publication d'indicateurs trimestriels susceptibles d'alimenter le marché en informations. Le CDVM a également revu la circulaire concernant le programme de rachat, pour y adosser des contrats de liquidités et d'autres mesures ont été prises par la Bourse, comme l'augmentation des seuils de variation. Il faudra aussi s'attaquer à la problématique du flottant. Il faut d'abord définir ce dernier de manière exacte et prévoir qu'un minimum soit respecté, en permanence, par les sociétés cotées.