L'instabilité politique a plongé l'économie du pays dans de grandes incertitudes en 2012. En dépit de perspectives de reprise cette année - 3,5% - le pays fait encore face à de nombreux défis. La production économique est peu diversifiée. L'agriculture emploie, à elle seule, 80% de la population active. Découverte de l'une des économies les moins avancées du continent. Pendant longtemps dans l'ombre du Sénégal et de l'autre Guinée (Conakry), deux géants économiques de l'Ouest continental, la Guinée Bissau est un autre exemple de ces micro-économies africaines aux potentiels incommensurables, mais mal mis à profit. Le pays traîne également les boulets de l'insécurité et une instabilité politique auxquelles la dynamique économique s'est habituée, comme en témoignent les évolutions en dents de scie du taux de croissance du PIB. Le pays, classé dans la catégorie des économies à «faibles revenus» par le FMI, a bouclé 2011 avec une croissance de 5,6%, avant retomber à -2,8% en 2012 ! Cette récession est tributaire de la suspension des activités de production dans tous les secteurs , suite au coup d'Etat d'avril 2012 (voir encadré ). Toutefois, un semblant de rétablissement est annoncé par le FMI, qui voit le PIB du pays croître de 3,5% à fin 2013, des chiffres honorables pour une économie qui a du mal à s'assurer une stabilité prompte à séduire les investisseurs du privé, étrangers ou locaux. La confirmation de ces perspectives est évidemment assujettie à d'innombrables conditions. Notamment, la reprise, avec un volume relativement plus soutenu , des exportations du pays en noix de cajou, accompagnées d'un léger raffermissement des cours de ce produit sur les marchés internationaux, ainsi que par la relance de projets d'investissements publics mis en stand-by par les perturbations politiques. Le FMI soumet également la reprise de la croissance à un maintien de la stabilité politique. Au bord de l'asphyxie Les autorités font face, par ailleurs, à une inflation grandissante. Le pays importe en effet une bonne partie de ses biens de consommation, ce qui rend l'économie vulnérable aux chocs exogènes conjoncturels comme les flambées des cours des matières premières alimentaires. Cette situation n'arrange évidemment pas le développement humain : le pays enregistre un taux de pauvreté très élevé. En 2012, la Guinée-Bissau a fini à la 176e place sur un total de 186 pays dans le dernier index annuel de développement humain des Nations Unies. De plus, en mal de diversification, l'économie continue de reposer son avenir sur l'agriculture et la pêche, qui constituent à elles seules 44% du Produit national brut. Le secteur agricole, emploie 80% de la population active et représente 90% des exportations. Un important déficit en infrastructures publics vient assombrir davantage ce tableau, mais laisse entrouvertes d'importantes opportunités d'investissements.