Maroc-Cameroun. L'Asmex négocie un projet de représentation commerciale à Douala. Il devrait être réalisé en partenariat avec les exportateurs camerounais. Objectif : disposer d'une plateforme de mise en relation et d'échanges d'informations sur les opportunités d'affaires dans les deux pays. Le business a encore devancé le politique de plusieurs pas, vendredi, dans la dynamique commerciale entre le royaume et l'un des géants économiques de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), le Cameroun. Les opérateurs à l'export des deux pays se sont en effet engagés à porter plus loin leur partenariat afin de donner le tremplin qu'il faut aux échanges commerciaux. Cet engagement a été pris en marge d'une réunion de travail restreinte tenue entre les deux parties au siège de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX).L'une des principales retombées de cette rencontre est concrète : l'Asmex compte ouvrir très prochainement une représentation sur le marché camerounais. «Il s'agira d'une structure qui nous permettra de marquer notre présence commerciale sur ce marché par une mise en relation directe ainsi que le partage d'informations entre les exportateurs des deux pays», commente Hassan Sentissi, le président de l'ASMEX. Si le statut et les contours juridiques de cette future entité ne sont pas encore bien définis à l'état initial du projet, ses missions sont d'ores et déjà connues. Elle devrait jouer le rôle d'une véritable passerelle de promotions commerciales et de mise en avant des opportunités d'exportation, mais aussi d'investissements, sur chacun des deux marchés. «Le degré relativement important de méconnaissance mutuelle de ces opportunités, en plus d'autres facteurs liés à la fiscalité des échanges et aux contraintes logistiques, pèsent beaucoup sur l'exploitation à plein régime des possibilités commerciales existant de part et d'autre», nous explique Hervé Mbarga, homme d'affaires camerounais et président de l'African Pineapples and Bananas Association (APIBANA), qui regroupe les producteurs et/ou exportateurs africains des filières «bananes et ananas». En dépit, effectivement, d'une tendance très marquée à la croissance, ces échanges sont bien loin de refléter ces possibilités. Les exportations du royaume vers ce marché ont progressé de 32% entre 2010 et 2011, selon les chiffres les plus actualisés de l'Office des changes. Ces exportations ont totalisé une valeur de quelque 282 MDH en 2011, contre 123 MDH pour des importations en amélioration, sur la même échéance, de 43%. Les produits les plus échangés sont l'engrais, les lubrifiants et divers produits alimentaires du côté marocain, là où le Cameroun fournit le royaume en bois, bananes fraîches et café, principalement. Relance Il faut savoir que cette volonté de rapprochement commercial entre les opérateurs des deux marchés, ne date pas d'aujourd'hui. En 2010 déjà, en marge du passage de la Caravane de l'export à Douala, la capitale économique camerounaise, un projet quasi identique avait été mis sur pied entre l'Asmex et le Mouvement des entreprises du Cameroun (CAMC). L'initiative portait en effet sur la création d'un Centre d'affaires Maroc-Cameroun (CAMC), avec deux antennes à Casablanca et à Douala, dont la mission était de «répondre aux besoins des opérateurs économiques souhaitant promouvoir leurs produits et services», selon les explications des initiateurs du projet. Ce dernier avait d'ailleurs reçu le plein soutien des autorités publiques des deux pays. Celles-ci devaient d'ailleurs contribuer au financement de la concrétisation de l'initiative. La création de la CAMC devait ainsi doter les opérateurs des deux pays d'un point d'ancrage sur leurs marchés ainsi que sur leurs sous-régions respectives (CEMAC, UMA et pays arabes, etc..). En détail, cet objectif se décline en une dizaine de missions concrètes. L'une des plus importantes est d'organiser la représentation et la commercialisation des produits et services à travers un show-room d'exposition permanent et constamment actualisé, au niveau de chacun des deux marchés. Le projet prend également en compte la création d'entrepôts de stockage de marchandises liés au CAMC, pour concrétiser des opérations réalisées par les entreprises et par le biais du centre d'affaires. Le CAMC devrait de fait, gérer ce service d'entreposage, lequel pourrait constituer ultérieurement la base du projet d'un véritable comptoir commercial.