Avec plus d'un demi-million de véhicules vendus en 2012 et 151.000 autres en 2013, le marché auto algérien bat des records. Renault et Peugeot y sont au coude-à-coude, tandis que les labels chinois y pullulent. En croissance soutenue depuis 2010, le marché automobile algérien a carrément explosé l'an dernier. Ainsi et selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS), relayés par l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A), l'Algérie a importé 568.610 véhicules en 2012 contre 390.140 véhicules en 2011. Dans ce volume, il faut distinguer 543.423 véhicules neufs importés par la quarantaine de groupes importateurs de véhicules, le reste étant importé et dédouané par les particuliers. Ce demi-million de véhicules neufs importés et vendus correspond à une progression annuelle proche des 50% (48,5%). Mais d'où vient cette frénésie commerciale ? Pouvoir d'achat = prime à l'achat Derrière cette forte demande, la hausse généralisée des salaires y est pour quelque chose. En ayant aussi eu un effet rétroactif, ces augmentations se sont transformées en «rappels» bien conséquents pour que tout le monde s'emballe et décide d'acquérir une (nouvelle) auto. Un phénomène qui s'est traduit par des files d'attente chez les concessionnaires. Il faut aussi savoir que ces gens-là paient cash, puisque l'Etat algérien avait supprimé le crédit en vue justement de limiter l'envolée du marché de la voiture neuve. Dans la même veine, une taxe sur l'importation avait vu le jour, comme énième frein à cet élan. Car, en atteignant des volumes colossaux, les importations automobiles pèsent sur la balance commerciale du pays. Ainsi, les 568.610 unités importées en 2012 correspondent à une valeur de 514,43 milliards de dinars algériens (DA), soit plus de 5 milliards d'euros ! Une lourde facture pour l'économie algérienne dont on dit qu'elle «n'a jamais été aussi malade». Et ce n'est pas fini, puisque 2013 a démarré sur les chapeaux de roues, avec 151.728 voitures déjà importées à fin mars (+29,5%), soit une valeur de 146,3 mds de DA ou environ 1,5 milliard d'euros. Les françaises et les asiatiques... Dans sa nomenclature, le marché auto de notre voisin de l'Est présente un caractère très hétéroclite. Certes, on note bien la domination des françaises et notamment les groupes Renault et Peugeot qui se livrent d'ailleurs un joli duel autour du leadership. Après une année 2012 record (113.657 voitures vendues), la filiale du losange est passée derrière celle du groupe PSA à fin mars 2013, avec 32.159 unités contre 29.166 pour Renault. Pour le reste, ce marché reste un bel Eldorado pour les marques asiatiques et notamment les coréens. Parmi eux, Hyundai fait figure de poids lourds local (plusieurs fois leader auparavant), avec près de 51.000 véhicules vendus l'an dernier. Les marques chinoises, elles, sont légion en Algérie avec outre des labels un peu connus comme Chery, Geely et Great Wall (GWM), d'autres qui le sont moins (Haima Giantmotor, Zongshen, Huanghai...). Seule nuance, la récente augmentation des salaires a fait que ces labels sont un peu moins plébiscités qu'auparavant, l'Algérien moyen préférant largement se tourner vers des valeurs plus sûres tout en étant accessibles à l'image des Renault Symbol et Peugeot 301.