La croissance d'une entreprise est aujourd'hui tributaire de la nécessité d'innover dans la gestion du capital humain. Pour répondre à cet impératif, les spécialistes des techniques de gestion RH s'accordent sur l'importance de l'adaptation du mode de management aux attentes des salariés. Une donnée encore largement négligée par les dirigeants de PME qui se limitent souvent au sourcing des profils, à la gestion de la paie et la gestion des départs des salariés. Le capital humain en vecteur d'innovation. Voilà une approche novatrice que les PME marocaines gagneraient aujourd'hui à adopter. La croissance d'une entreprise est en effet aujourd'hui tributaire d'un certain nombre de conditions dans lesquelles la nécessité d'innover trouve sa place parmi les priorités stratégiques d'une petite et moyenne entreprise. Dans cette configuration, l'innovation dans la gestion du capital humain revêt presque un aspect primordial. Ainsi, les différents spécialistes des techniques de gestion RH s'accordent sur une nouvelle donnée, à savoir «l'adaptation du mode de management aux attentes des salariés». Ces conclusions peuvent en effet de prime abord irriter quelques chefs d'entreprises. Cependant, il convient de mettre en avant quelques solutions aujourd'hui acquises dans les pays européens et qui permettent à la fois de bénéficier aux salariés mais également aux entreprises. Cette tendance managériale arrive aujourd'hui au Maroc comme l'explique Rabii Berrady, directeur associé du cabinet RH partners : «il n'est pas à négliger que le capital humain apporte innovation et amélioration continue, par la mise en commun d'idées, de produits et de clients : le capital humain peut donc être tout à la fois le levier des processus de croissance et le moteur du changement pour une PME». La réalité du terrain fait qu'aujourd'hui la majorité des PME envisagent la gestion du capital humain en se limitant au sourcing des profils, à la gestion de la paie et la gestion des départs des salariés, au moment où les structures ont aujourd'hui besoin d'une «organisation structurée et capable de surmonter les aléas du marché». Ceci passe par la mise en place d'une politique sociale globale à travers une gestion du recrutement qui s'adapte à une évolution prévisible de son activité et de son chiffre d'affaire, tout en intégrant une gestion sociale conforme «légalement et financièrement» et capable d'assurer la pérennité des compétences dont elle dispose. En réalité, les témoignages des entreprises notent globalement la «divergence des préoccupations des dirigeants d'entreprises de petite et moyenne tailles et qui expriment d'autres préoccupations sans toujours voir l'importance de décliner une démarche sociale et sociétale». Pour les experts, cette démarche reste très simple, contrairement aux idées reçues par les différents patrons de PME : «la démarche sociale se base sur des éléments précis que sont tout simplement l'amélioration des conditions de travail, l'autonomie et la confiance accordées aux salariés sur un plan opérationnel, la formation continue, ou encore la mise en place d'un management de proximité». Pour ce faire, certains blocages devront au préalable être dépassés. Innovation managériale Mettre fin aux différents types de blocages dans la gestion RH relève essentiellement du talent des dirigeants, des leaders ou des managers qui, pour adopter une démarche d'optimisation du capital humain, font preuve d'une capacité de «créer, animer, susciter, développer une intelligence collective, innover en mettant en place une organisation ad hoc». Innover en matière sociale, c'est possible. Cela consiste en l'adaptation du management aux nouvelles formes d'organisation requises par les salariés de l'entreprise qui font de plus en plus partie de la catégorie des jeunes générations ou plus spécifiquement de la Génération C, avide de Communication, Collaboration, Connexion et Créativité. La grande majorité des salariés adopte aujourd'hui de nouveaux comportements qui signalent la nécessité de respecter des valeurs telles que le partage, l'exemplarité, la sincérité, la confiance. Pour répondre à ces nouvelles exigences, les PME et ses dirigeants peuvent envisager de nouveaux modes de management qui impliquent la mobilisation de l'ensemble des salariés autour d'un même projet qui intègre ces valeurs humaines. Comment procéder à cette innovation managériale ? La recette communiquée par les spécialistes de la gestion RH prodiguent une révision du mode de recrutement en intégrant de nouveaux réflexes de non-discrimination et en opérant des partenariats avec des écoles de proximité et des associations d'insertion. Ce procédé parviendrait même à résoudre un blocage persistant que relève Rabii Berady, à savoir, «les difficultés rencontrées par les PME dans le recrutement de collaborateurs de qualité et de valeur».