Dans son dernier rapport sur l'économie mondiale du mobile en 2013, la GSMA, l'Association mondiale des opérateurs de la téléphonie mobile, mise beaucoup sur la croissance du secteur en Afrique. Le marché africain du mobile génère 32 milliards de dollars US au profit des économies africaines. Cela correspond à 4,4% du PIB continental. Avec 500 millions de connections établies à fin mars dernier, marquant une progression de 20% par rapport à l'année précédente, le mobile pulvérise tous les records sur le continent. En 2018, ce chiffre devrait progresser de 50%, propulsant l'Afrique parmi les marchés à plus forte croissance pour ce secteur dans les prochaines décennies. C'est en effet ce que constate le GSMA, l'Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile, qui n'est pas à cours de chiffres pour plaider pour sa cause propre. Le fait est que, dans son dernier rapport sur l'économie mondiale du mobile en 2013 réalisé avec le cabinet d'étude ATKearney, l'association mise beaucoup sur la croissance du secteur dans les économies émergentes, en l'occurrence celles d'Afrique. Même s'il ne pèse encore que près de 10% dans le marché mondial du mobile, «le continent serait progressivement en train de constituer un marché critique pour l'industrie du mobile», selon Anne Bouverot, la directrice générale du GSMA. Cette progression transparaît également dans la contribution à la création des richesses. Le marché africain du mobile génère en effet, à l'heure actuelle, pas moins de 32 milliards de dollars US au profit des économies africaines. Cela correspond à 4,4% du PIB continental. Le «contenu emploi» du secteur n'est pas en reste. Le GSMA pense que l'industrie du mobile devrait créer près de 14,9 millions de nouveaux postes d'emplois pour les africains sur la période comprise entre 2015 et 2020. Ce chiffre se situe aujourd'hui à quelques 3,5 millions d'emplois à plein temps. Facteurs évolutifs Si les opérateurs sont si optimistes vis-à-vis de l'évolution de leurs propres activités sur le continent, c'est entre autres parce qu'ils croient fermement en la combinaison de plusieurs facteurs. Le premier d'entre eux est directement lié au pouvoir d'achat du consommateur africain. La baisse progressive des tarifs de téléphonie mobile, combinée à une hausse globale des revenus moyens dans la plupart des économies du continent, devrait avoir un effet levier sur les dépenses en communication. Cela semble par ailleurs dû à un ARPU (Revenu moyen par utilisateur) continental plutôt modeste. «Dans un contexte de chute mondiale des revenus moyens par utilisateur (-7,6%), l'Afrique fait partie des régions qui ont connu les plus grandes contractions, à hauteur de 10%, avec l'Europe (-7%) et l'Asie Pacifique (-6%). «La baisse continue des taux d'ARPU prouve que les tarifs moyens du mobile sont en train de décroître à un rythme soutenu», commente-t-on dans le rapport de la GSMA. Le développement et la diversification des usages, impulsés par les innovations du marché, soutiennent également ces perspectives. Le continent enregistre une des meilleures performances d'utilisation de l'internet mobile, par exemple. C'est le cas au Zimbabwe et au Nigéria, où respectivement 58% et 57% du trafic sur le Web se fait actuellement via le mobile, comparés aux 10% de la moyenne mondiale. De plus, la pénétration de la 3G devrait atteindre, selon les perspectives de la GSMA, le tiers de la population d'Afrique subsaharienne en 2017, contre seulement 6% en 2012. L'autre grand facteur de développement du secteur est relatif au «manque d'alternatives économiquement viables» dans bon nombre de marchés émergents, notamment en Afrique. Le troisième et dernier grand facteur de développement du secteur en Afrique est relatif à la croissance des activités des opérateurs téléphoniques eux-mêmes. L'extension quasi-permanente de leur réseau de couverture et les investissements significatifs consentis dans les technologies mobiles, ainsi que le développement de leurs infrastructures pour pénétrer les zones rurales, devraient également soutenir les évolutions du secteur.