Un nouveau rapport publié par le GSMA, le groupement mondial des opérateurs de téléphonie mobile vient renforcer les perceptions déjà développées sur le succès de ce secteur en Afrique. Le secteur devrait peser 8% du PIB de la région et employer 6,6 millions d'Africains à l'horizon 2020. Croissance Jusqu'en mi-2013, l'organisme comptait quelque 253 millions d'abonnés uniques (et 502 millions de connexions SIM actives) rien que dans la région, dont 95% sur des tarifs prépayés. La base d'abonnés uniques a connu un rythme de croissance annuel de 18% par an sur les cinq dernières années, faisant de l'Afrique la région du monde enregistrant de loin la plus forte croissance. De quoi pousser l'organisme à prévoir une hausse des investissements dans le secteur sur les prochaines années. Le GSMA estime que les opérateurs mobiles de la région ont investi plus de 44 MMUSD au cours des six dernières années (hors fibres et câbles internationaux). L'extension des réseaux de couverture et la mise en place progressive de couvertures 3G et 4G élargies, dans certaines économies africaines, en seront les principaux facteurs. Retombées En termes de retombées directes, la téléphonie mobile pèse déjà plus de 6% du PIB de l'Afrique subsaharienne. «Ce pourcentage est plus élevé que dans toute autre région comparable du monde, et devrait représenter 8% du PIB de la région d'ici 2020», selon les projections de la GSMA. Ledit secteur a également contribué à hauteur de 21 MMUSD aux finances publiques africaines en 2012 à travers diverses impositions fiscales. En termes de création d'emplois, ce secteur compte déjà plus de 3,3 millions de nouveaux emplois générés en région subsaharienne durant la même année. Ce chiffre devrait doubler pour atteindre 6,6 millions d'emplois à l'horizon 2020. Opportunités Nonobstant une forte croissance en nombre d'abonnés, le potentiel de pénétration du mobile demeure encore peu exploité sur le continent. Le rapport de GSMA Intelligence indique en effet que «les taux de pénétration en nombre d'abonnés uniques en Afrique subsaharienne restent inférieurs à ceux des autres régions du monde. Moins d'une personne sur trois est abonnée à des services mobiles en Afrique subsaharienne, contre une moyenne mondiale proche d'une sur deux, et de quatre personnes sur cinq dans les régions plus développées comme l'Union européenne». «Mobile money» Parmi les créneaux, justement, sur lesquels les opérateurs actifs sur le continent comptent surfer pour améliorer ces ratios, figure le mobile money. «Au moment de la rédaction de ce document, la région comptait plus de 110 initiatives actives en 2013, avec un certain nombre de pays comptant plus d'un fournisseur». En juin 2012 déjà, le continent comptait 56,9 millions d'utilisateurs de l'argent mobile enregistrés en Afrique subsaharienne, soit 2 fois plus d'utilisateurs que de «facebookers». Industrie Dans un contexte de boom de la téléphonie mobile, les industriels et fabricants de matériels et terminaux portables surfent sur la tendance. Pour le GSMA, «l'industrie a déjà fait d'énormes progrès pour rendre les services mobiles plus abordables en Afrique subsaharienne». Là, on pense aux dernières innovations en la matière, notamment sur le segment des smartphones. «Toutefois, il reste beaucoup à faire pour résoudre les problèmes liés à l'inégalité sociale et fournir des services mobiles aux segments à faibles revenus de la société, souvent plus marginalisés», complètent les experts de l'organisme. Selon ces derniers, les autorités publiques des pays africains doivent avoir conscience des effets négatifs d'une imposition sur les téléphones portables et l'utilisation de ces services. Le rapport rappelle que l'Afrique est la région où la taxation rapportée au coût de possession se situe déjà au-dessus de la moyenne mondiale.