La problématique de l'emploi des lauréats issus des établissements d'enseignement supérieur reste entièrement posée. Si ces derniers prennent les devants pour adopter des stratégies dédiées à l'accompagnement des jeunes dans leur insertion dans la vie active, d'autres efforts doivent être encore déployés. La personnalité des candidats à l'emploi est aujourd'hui considérée comme un critère principal au même titre que la formation dispensée. En cette période de fin d'année universitaire, nombreux sont les parents d'étudiants, sur le point d'être diplômés, qui se posent la question de l'employabilité de leurs enfants. Cette préoccupation qui dépasse le seul contexte familial, pour devenir une préoccupation nationale, au cœur même de nombreux programmes gouvernementaux, reste centrale. À défaut de trouver la recette miracle à appliquer, les établissements d'enseignement supérieurs privés s'adaptent au contexte et explorent à leur manière les pistes qui garantissent un maximum de chances à leurs étudiants de décrocher le sésame que représente aujourd'hui l'embauche. Dans l'une des universités privées les plus prisées du pays, l'Université internationale de Casablanca (UIC), la stratégie semble ficelée. L'adaptation du contenu des formations aux besoins spécifiques des entreprises ou encore la conclusion de partenariats avec différentes entreprises sont ainsi les principaux axes sur lesquels repose la stratégie de garantie de l'employabilité des jeunes diplômés de cet établissement. «Cette année, nous verrons sortir la première promotion de diplômés de l'UIC de niveau licence, et nous savons déjà que dans certaines filières, nos lauréats ont déjà reçu des propositions d'embauche suite à leurs différents stages réalisés au Maroc ou à l'étranger», explique-t-on auprès de l'UIC. Cependant, si les efforts déployés aujourd'hui par les différents établissements d'enseignement supérieur peuvent être louables, le réel défi réside essentiellement dans le comportement même des étudiants qui doivent faire preuve de professionnalisme auprès de leurs futurs recruteurs. La personnalité au-delà de la formation Si la formation est en effet aujourd'hui un élément incontournable des critères de recrutement, il n'en demeure pas moins que de nombreux chefs d'entreprise privilégient souvent le critère de la personnalité de leurs futurs collaborateurs. Une étude récemment menée par Argos pour le compte de HEM lève le voile sur certaines nouvelles exigences du marché du travail encore ignorées par les étudiants en fin de parcours universitaires. Plus concrètement, les opinions s'accordent sur certaines qualités recherchées et qui varient selon les établissements d'enseignement supérieur. «Nous finissons par retrouver dans la personnalité du candidat des constantes en relation avec l'ambiance et la culture qui règnent dans un établissement de formation donné», explique un cabinet de recrutement interrogé. L'établissement doit donc également miser sur l'accompagnement de l'étudiant dans la constitution de sa «personnalité professionnelle». En effet, nombreux sont aujourd'hui les recruteurs qui recherchent des lauréats autonomes qui font preuve d'un sens de l'objectif et d'une ambition personnelle. Ces dispositions, comme le soulignent les recruteurs interrogés par l'enquête HEM «restent peu présentes chez les jeunes recrues ayant accompli leurs études au Maroc en général». Ce constat relève par conséquent le manque d'importance accordé à la «personnalité de l'étudiant» dans les cursus scolaires nationaux. Un volet qui se révèle aujourd'hui primordial dans le mode de recrutement des principaux employeurs et qui gagnerait à être également pris en compte dans la pédagogie des établissements aussi bien privés que publics.