HEM a commandité une étude à Argos Conseil sur l'enseignement supérieur. Selon les recruteurs, les lauréats gagneraient à avoir plus de valeurs, à être rapidement opérationnels, à maitriser des langues… G lobalement, les jeunes lauréats de l'enseignement supérieur d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux d'il y a 10, 20, 30 ou 40 ans. L'étude commanditée par HEM au cabinet conseil Argos sur l'enseignement supérieur, public et privé, est révélatrice des mutations qu'a connues notre système depuis des décennies. Et c'est à travers la vision des recruteurs qu'on se rend compte de la réalité du terrain. Arrivés sur le marché de l'emploi, les lauréats sont déjà catalogués en fonction de l'origine de leur diplôme. « On finit par retrouver dans la personnalité du candidat des constantes en relation avec l'ambiance et la culture qui règnent dans un établissement de formation donné », indiquent les rédacteurs de l'étude selon les informations recueillies auprès des recruteurs. Une fois ce stade franchi, il s'ensuit « l'analyse » du profil des candidats. Dès la première embauche, ils aspirent à de gros salaires et à des postes de responsabilité, alors que leurs prédécesseurs ont souffert des années entières pour y parvenir. Ils sont impatients. Ils veulent aller plus vite que la musique alors qu'ils ne sont encore que débutants. Ces lauréats «nouvelle génération», selon le sondage mené par Argos, manquent aussi, et selon les recruteurs toujours, d'une ouverture d'esprit pour anticiper, de partage de vraies valeurs comme l'intégrité pour assumer des responsabilités, etc «Si le sens des valeurs est souvent une question d'éducation à la base, l'établissement de formation peut apporter beaucoup en termes d'exemplarité, par sa rigueur, sa culture interne et le choix de son corps professoral», indiquent les recruteurs. La responsabilité n'est pas celle de la famille ou de l'école seulement. Elle va bien au-delà. En plus des diplômes, les recruteurs accordent de l'importance à la réputation même des établissements qui les délivrent. Ce qu'il faut être Si les lauréats doivent retenir qu'on les perçoit ainsi, ils doivent aussi tenir compte des exigences des recruteurs. Selon l'étude menée, il ressort que les employeurs ou les recruteurs sont exigeants à bien des égards. Pour eux, les lauréats doivent être multitâches, communicants, formés au partage de l'information, maitriser le français et l'anglais etc « Il y a au moins deux aspects de la personnalité qu'on peut généralement déduire de la bonne maîtrise de la langue: la rigueur et l'assurance ». Pour plaire, les lauréats doivent également savoir être rapidement opérationnels, d'où la nécessité d'assurer des stages en entreprises. Et last but not least, le dress code, eh oui, est un élément assez parlant. « Il est révélateur d'un certain niveau d'accomplissement, car cela renseignerait sur le fait que le candidat est sensibilisé au rôle qu'il pourrait être amené à jouer en tant qu'ambassadeur de son entreprise». Des renseignements qui ne devraient pas tomber dans les oreilles de sourds.