Abderrafie Zouitene, directeur général de l'ONMT./Karim Mdouari Malgré un contexte géopolitique défavorable depuis le début de l'année, l'impact a pu être limité. C'est en somme le message passé, ce vendredi matin, par l'Office national marocain du tourisme (ONMT), lors d'une conférence de presse organisée à Casablanca pour présenter son bilan et ses perspectives. De janvier à fin mai 2015, le Maroc a en effet enregistré près de 3,5 millions d'arrivées, soit -1% par rapport à la même période de l'année dernière. En termes de pays de provenance, la Russie est le marché qui a enregistré la plus importante baisse, en l'occurrence 20% pour 8.247 arrivées à fin mai 2015. Cela est dû, selon l'ONMT, à la crise en Ukraine ainsi qu'à la baisse de la valeur du rouble. Le cas de la France Mais le nombre des touristes russes est encore loin d'atteindre celui des Français. À fin 2015, 1.154.361 Français ont séjourné au Maroc, contre 1.242.319 une année auparavant, soit une baisse de 7%. La succession d'événements tragiques «sans précédent» depuis le début de l'année, avec entre autres les attentats de Charlie Hebdo en janvier, au Danemark en février et à Sousse en Tunisie en juin dernier en sont l'origine. Pour le directeur général de l'ONMT, Abderrafie Zouitene, il y a eu «un effet d'amalgame très préjudiciable à la destination Maroc». Diversifier les marchés Pour maintenir le cap malgré la crise, l'ONMT a donc mis en place une série de mesures dans l'objectif de redonner confiance aux touristes. Des campagnes publicitaires ont notamment été déployées en France, en Italie et au Royaume-Uni depuis le début de l'année. Plus de 370 journalistes étrangers ont également été conviés au Maroc à fin juin afin de réaliser des reportages ou émissions télé sur place. Aussi, l'ONMT a entamé une stratégie pour diversifier les marchés cibles en allant vers d'autres pays européens comme l'Italie et l'Espagne, mais aussi l'Afrique et l'Asie avec des pays comme la Chine, la Corée du Sud ou encore l'Inde. Le but est de réduire la dépendance au marché français. «Il était important d'avoir une stratégie de diversification en allant chercher dans d'autres marchés comme les pays de l'Est, le Royaume-Uni, l'Italie... pour ne plus être très dépendants de la France», a souligné Abderrafie Zouitene. Selon le responsable, l'un des objectifs du second semestre 2015 reste toutefois celui de «revenir d'ici la fin de l'année sur le marché français en difficulté» à l'heure actuelle.