Et de 2 pour l'événement Slam F'l'battoirs ! La fabrique culturelle des anciens abattoirs de Casablanca a vibré durant toute une soirée sur le rythme du slam de jeunes, aussi bien marocains qu'étrangers. Ça slame à la fabrique culturelle des anciens abattoirs de Casablanca ! C'est ainsi que le collectif G38, un groupement de jeunes, dont l'objectif est de promouvoir aussi bien le slam que d'autres formes d'expression artistique, a soufflé la bougie de la 2e édition «Slam F'l'battoirs», le 1er août dernier. Durant toute la soirée, des jeunes venus, de différentes villes du Maroc, mais aussi d'autres pays étrangers (Ethiopie, Roumanie, USA...) ont fait vibrer la scène à coup de mots ! Que ce soit en arabe dialectal, classique ou encore en usant de la langue de Molière ou de celle de Shakespeare, les slameurs ont joué sur le verbe en quête de sens, avec tout ce que la diversité culturelle offre comme subterfuges. Au cours de cette soirée Open Mic, une cinquantaine de jeunes ont défilé pour s'exprimer, partager et donner ainsi une nouvelle vie à leurs textes. C'est là, d'ailleurs, tout le but des organisateurs. «Le pari que nous avons voulu relever par delà l'organisation de cet évènement est le fait de donner envie aux slameurs de partager cet art oratoire avec le public, c'est désormais chose faite! Les slameurs sont des personnes qui assument ce qu'ils disent d'une certaine manière et qui ont envie de communiquer ce qui les tourmente le plus dans la vie de tous les jours, la finalité étant de s'exprimer en toute liberté», explique un organisateur. Selon un membre fondateur du collectif G38, la 2e édition du «Slam F'l'battoirs» est «une vraie réussite» et pour cause, «les objectifs qui ont été fixés au départ, nous les estimons aujourd'hui atteints. Offrir une tribune au slam afin que les jeunes puissent s'exprimer à travers cet art oratoire, toujours aussi mal connu au Maroc, s'inscrire dans la durée et faire adhérer davantage de personnes au concept, tels sont les objectifs auxquels cet organisateur fait référence. Ce n'est pas tout. Au-delà de l'organisation d'une soirée Slam F'l'battoirs, le collectif G38 ambitionne de faire exporter le concept vers d'autres villes du royaume». «Après que nous avons organisé la 1re édition de l'évènement, plusieurs clubs de slam ont été créés un peu partout d'une manière assez spontanée. Nous voulons d'ailleurs que notre groupement puisse inspirer d'autres initiatives dans d'autres villes au Maroc», ajoute-t-il. À côté de l'orchestration annuelle de cette fête du slam, le G38 organise tout au long de l'année, des ateliers dédiés au slam et encadrés par des écrivains ou encore des chanteurs. «Nous ne cherchons pas que la mise en place d'un événement, mais d'aller encore plus loin, en développant le potentiel des jeunes Marocains, en matière de slam», soulève un membre du collectif avant d'ajouter, «Alors qu'au cours de la première édition du Slam F'l'battoirs, plusieurs personnes faisaient encore l'amalgame ente le rap et le slam, nous avons remarqué cette année, que les participants saisissent mieux l'essence de cet art». Les jeunes Casablancais constituaient, au cours de la première édition, la majorité écrasante des slameurs participant à l'événement, tandis que ceux venant d'autres villes ont eu une participation relativement minoritaire. Les choses ont bien évolué depuis, car cette année, la participation des Casablancais était à égalité avec celle des autres villes. En s'inscrivant dans la durée, les organisateurs ont pour ambition d'organiser, à terme, une rencontre slam chaque mois. Dans ce sillage, le G38 promet pour les prochaines éditions de varier la programmation en s'ouvrant à d'autres formes d'art, comme le théâtre ou encore la danse. Pour sa part, la musique, s'est déjà invitée lors de cette 2e édition, puisqu'un groupe de musiciens a accompagné lors de la première partie de la soirée, la prestation, d'un jeune slameur. «Pour la 3e édition du Slam F'l'battoirs, nous tâcherons d'inviter des slameurs étrangers afin d'enrichir davantage la programmation en terme de langues. Cela pourrait être également une évolution à la fois pour l'événement et pour le slam marocain», soulève un organisateur. Enfin, les organisateurs estiment cette expérience très enrichissante, notamment en termes de synergies développées avec d'autres artistes, ce qui ne pourrait être que positif pour la scène artistique marocaine.