Edith Piaf Chanteuse Elle aura marqué la musique française même à l'international et même 50 ans après sa mort, elle reste contemporaine. Edith Piaf est plus qu'une chanteuse, c'est un symbole musical qui en a inspiré plus d'un et dont les chansons sont transmises de génération en génération. Zoom sur une carrière hors du commun, sur une artiste d'une autre dimension, sur un destin tragique. Il est de ces êtres qui n'arrivent pas à trouver le chemin du bonheur et la paix de l'âme. Du haut de ses 1,47 m, Edith Piaf n'a pas su vaincre les démons de son enfance et ses fantômes sont restés auprès d'elle jusqu'à la fin. La famille, l'enfance, la pauvreté, l'amour ne lui ont apporté que blessures et malheurs. La grande dame de la musique au destin tragique aura donc marqué le 20e siècle tant par ses chansons que par son histoire. Elle commence enfant à chanter dans la rue avec un père, artiste raté, qui l'utilise pour gagner de l'argent. La mère, droguée, quitte le cocon familial à la recherche d'une carrière qu'elle n'aura jamais. Issue d'une famille d'artistes de rue, Edith Giovanna Gassion naît à Paris dans le quartier de Belleville, le 19 décembre 1915. Elle connaît une enfance déstructurée et malheureuse, est confiée à sa grand-mère paternelle patronne d'une maison close en Normandie, où elle développe une maladie des yeux, la kératite. Elle en ressort indemne miraculeusement, après avoir été aveugle quelque temps. Après la guerre, elle accompagne son père dans ses spectacles de rue et se découvre un talent pour la chanson. À l'âge de 15 ans, elle décide de quitter son père et sa vie de bohème pour vivre pleinement la sienne. Elle rencontre son premier amour Louis Dupont et de cette union naît Marcelle. Le bonheur sera de courte durée, puisque l'enfant meurt d'une méningite, à 2 ans. L'artiste foudroyée par le chagrin commence à chanter dans les rues de Pigalle et de Belleville, pour gagner sa vie. La chanteuse des rues séduit, surprend et se fait vite remarquer par Louis Leplée, gérant du cabaret Le Gerny's sur les Champ Elysées et la baptise «La môme Piaf» en référence à l'oiseau. Le succès est immédiat, elle signe avec le label Polydor où elle enregistre son premier disque «Les mômes de la cloche». Mais le destin tragique la rattrape quand son mentor Louis Leplée est assassiné. Elle se relève, rencontre celui qui deviendra son auteur attitré et son coach vocal : Raymond Asso, qui lui propose la chanson «Mon légionnaire». La grande Edith Piaf est née. Le music hall la révèle, elle accumule les succès , les rencontres, fait des ses amants des artistes de renom à l'image d'Yves Montand. Elle tourne au cinéma, se trouve une passion pour l'écriture, lorsqu'elle donne naissance à l'un de ses plus grands succès : la vie en rose en 1945. Elle a tout pour être comblée, elle est une artiste reconnue, mais pourtant...Elle décide de conquérir l'Amérique et s'envole pour Manhattan, où elle fait les plus belles rencontres de sa vie, notamment celle de Marlene Dietrich qui restera l'une de ses plus fidèles amies et de Marcel Cerdan, l'amour de sa vie. En effet, Marcel Cerdan est marié, mais le couple vit une passion qui est palpable à vue d'œil. La chanteuse n'a jamais été aussi heureuse qu'avec son «Marcel». Il sait la comprendre, y faire avec elle. Le couple vit une idylle qui va se terminer par un déchirement, puisque le boxeur franco-marocain meurt dans un accident d'avion, alors qu'il se rendait en Amérique, pour disputer un match de boxe et ensuite rejoindre son «amoureuse». Elle montera sur scène ce soir là, malgré son chagrin et interprétera l'hymne à l'amour pour son amour déchu. À partir de ce jour là, Edith Piaf sera l'ombre d'elle-même et ira de dépression en dépression. Elle mélange morphine et alcool, et se laissera mourir. En 1950, elle fait la rencontre de Charles Aznavour qui à l'époque, est son chauffeur, son secrétaire mais aussi son confident. Il lui écrit également quelques titres dont l'adaptation française de «Jezebel» et le morceau «Plus bleu que tes yeux» qu'il reprendra en duo virtuel en 1997 sur son album «Plus bleu». Elle continue son histoire d'amour avec le public qui est sa véritable cure de jouvence et sa seule raison de vivre. Elle est faible, les cures de désintoxication lui ont puisé toute son énergie, ses accidents de voiture lui ont brisé le corps. Sa voix qui ne l'a jamais lâchée lui permet de sauver l'Olympia de la faillite en 1961 où elle livre son dernier testament : «Non, je ne regrette rien», tel un dernier au revoir. Elle meurt à 47 ans, alors qu'on lui en donnait au moins 70 , le 10 octobre 1963. Sa vie n'a pas été rose, mais elle a tout donné à la musique, malgré tout. La musique le lui rend bien puisque 50 ans après, elle ne l'a pas encore oubliée...