Entre 60.000 et 80.000 jeunes filles de moins de 15 ans travaillent comme domestiques au Maroc./DR Après son amendement et son adoption par la Chambre des représentants, le projet loi 19.12 portant sur l'âge d'accès au travail domestique, fixé à 16 ans, fera l'objet de dépôts d'amendements des groupes parlementaires, mercredi, à la Chambre des conseillers. À cette occasion, le collectif associatif «Pour l'éradication du travail des petites bonnes» a appelé à fixer cet âge à 18 ans. De l'avis de ce collectif, il s'agit d'une «obligation morale». Après son amendement et son adoption par la Chambre des représentants, le projet loi 19.12 portant sur l'âge d'accès au travail domestique, fixé à 16 ans, fera l'objet de dépôts d'amendements des groupes parlementaires, mercredi, à la Chambre des conseillers. À cette occasion, le collectif associatif «Pour l'éradication du travail des petites bonnes» a appelé à fixer cet âge à 18 ans. «La fixation de l'âge à 18 ans dans le projet de loi 19.12, une obligation sociétale, légale et morale contre l'exploitation des petites bonnes», tel est l'intitulé du communiqué du collectif associatif «Pour l'éradication du travail des petites bonnes», publié ce lundi, soit deux jours avant le dépôt des amendements des groupes parlementaires à la Chambres des conseillers. «Rétablir les filles mineures dans leurs droits» Le collectif «en appelle, solennellement, aux chefs des groupes parlementaires et à tous les députés pour rétablir les filles mineures dans leurs droits en votant un amendement portant à 18 ans l'âge d'accès au travail domestique». Abdeslam Seddiki est aussi interpellé dans le communiqué. Le collectif appelle en effet le ministre de l'Emploi et des affaires sociales à «faire preuve d'audace politique et éviter aux filles mineures issues de milieux défavorisés d'être condamnées, de fait, à choisir entre le mariage précoce et l'exploitation dans le travail domestique, voire les deux». Le dépôt des amendements au projet de loi 19.12 concernant «Les conditions d'emploi et de travail des travailleurs de maison» est pour ce collectif «une occasion pour contribuer concrètement à l'éradication d'une pratique indigne qui n'honore pas notre pays et qui est contraire aux référentiels internationaux et nationaux en matière des droits humains». Contradiction avec les conventions signées par le Maroc L'appel du collectif fait suite à l'adoption, à la Chambre des représentants, de ce projet de loi fixant l'âge d'accès au travail domestique à 16 ans. Une décision «contraire à l'esprit et à la lettre des conventions 138 et 182 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et à la Convention internationale des droits de l'enfant, toutes ratifiées par notre pays», rappelle le collectif. Pour rappel, une étude commanditée par ledit collectif en 2010 faisait état de 60.000 à 80.000 jeunes filles de moins de 15 ans exploitées comme «petites bonnes» au Maroc. Il ne faut pas oublier non plus les cas de violences physiques dont certaines ont fait l'objet.