C'est le numéro vert mis à la disposition des citoyens marocains pour dénoncer la corruption. Une initiative louable, conçue et mise en œuvre par le ministère de la Justice. Maintenant, la balle est dans le camp des citoyens, qui doivent contribuer à la lutte contre ce fléau qui frappe, de plein fouet, l'économie marocaine et sape l'image du pays. Bien sûr, la seule mise en place de ce numéro ne suffira pas à éradiquer la corruption, ancrée dans la société des décennies durant. Cependant, il y a lieu de commencer un jour, et le seul fait de prendre cette initiative est un indéniable regain d'intérêt qu'il y a lieu d'encourager. Car la corruption coûte aujourd'hui plusieurs milliards de dirhams et plus d'un point du PIB. D'ailleurs, l'ex-ambassadeur de l'Union européenne au Maroc avait déclaré avoir un seul regret en quittant son poste à Rabat, il y a deux années de cela: c'est d'avoir échoué dans sa tentative de contribuer à la baisse du phénomène de la corruption. Cela veut tout dire sur la réputation du pays, et cette problématique coûterait au Maroc plusieurs milliards d'investissement et des investisseurs toujours hésitants. Aujourd'hui, l'Etat a franchi un pas, à charge pour le citoyen d'en faire de même et de ne pas hésiter à composer ce numéro pour dénoncer ne serait-ce qu'une intention ou une tentation. Car l'effet de dissuasion est primordial, et les corrompus doivent savoir que leurs gestes, leurs actes et leurs mains tendues sont observés. Il y aura sûrement des couacs au début, mais de grâce, ne discréditons pas cette initiative en cherchant la perfection. Commençons d'abord !