Les deux entreprises s'apprêtent à ouvrir les chantiers de construction de 650 logements économiques et d'une cimenterie devant produire 500.000 tonnes de ciment dès 2015. Anas Sefrioui, le président de Ciment de l'Afrique (CIMAF) devrait procéder le samedi 15 mars prochain à la pose de la première pierre pour la construction de l'usine de production de ciment de Pointe Noire, la capitale économique de la République du Congo. L'information a été communiquée lors du forum international sur les infrastructures en Afrique qui s'est tenu les 6 et 7 février derniers à Brazzaville. À cette occasion, l'on a appris que la cimenterie qui sera construite à Pointe Noire consiste en une unité de broyage et d'ensachage pouvant produire 500.000 tonnes (t) de ciment par an. S'il venait à se réaliser, ce projet serait la concrétisation du protocole d'accord signé entre le groupe marocain et l'Etat congolais en décembre 2012. Selon les prévisions, l'usine devrait entrer en service dès le mois de mars 2015. Ce chantier «utilisera 1.000 personnes pendant la phase projet et 200 personnes pendant la phase exploitation», peut-on lire dans la documentation produite par CIMAF sur ce projet. Une documentation qui indique que le projet associe également un programme de construction de 650 logements économiques par un autre groupe marocain, en l'occurrence Addoha, présidé lui aussi par Anas Sefrioui (photo). Ce programme, baptisé «projet Mpila» (du nom d'un quartier de Brazzaville), s'étend sur une superficie de 3 hectares et «abrite un complexe résidentiel offrant des appartements de qualité ainsi qu'un environnement sain et un cadre de vie agréable», apprend-on. En effet, les appartements prévus pour être construits sur ce site devront avoir une superficie comprise entre 55 et 80 m2, avec à proximité un centre commercial et un espace sportif. Si le calendrier de construction de ces logements économiques n'a pas été communiqué, il a été indiqué qu'un accord a été trouvé entre CIMAF et Addoha d'une part et les banques Attijariwafa Bank et La Congolaise de Banque (filiale du marocain BMCE) de l'autre part pour le financement des deux projets. La cimenterie CIMAF de Pointe Noire fait partie des deux projets en cours de réalisation par l'entreprise en Afrique centrale. L'on se souvient justement qu'en juin 2013, Ali Bongo, le chef d'Etat gabonais, avait présidé la cérémonie de pose de la première pierre pour la construction d'une usine d'une capacité de 500.000 t de ciment à Owendo, près de la capitale Libreville. Outre l'Afrique centrale, CIMAF a d'autres projets en cours de réalisation en Afrique de l'Ouest, notamment au Burkina Faso et au Niger. Prévues pour être opérationnelles respectivement en novembre 2014 et en mars 2015, ces usines devront produire chacune 500.000 t de ciment par an. L'entreprise est actuellement en train de développer des projets similaires dans cinq autres pays du continent, à savoir le Liberia, le Ghana, le Bénin, l'Angola et la Tanzanie. Ces projets en cours de réalisation ou en perspective viennent s'ajouter à ceux qui ont d'ores et déjà été réalisés sur le continent. En dehors du Maroc, le groupe a déjà achevé la construction de ses usines en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Cameroun, toutes d'une capacité de 500.000 t de ciment par an. Après les essais concluants réalisés fin 2013, l'usine du Cameroun, basée à Douala, compte mettre ses premiers sacs de ciment sur le marché dès ce mois de février 2014. C'est du moins ce qu'avaient indiqué les responsables de CIMAF – Cameroun en décembre 2013 lors d'une rencontre avec les utilisateurs de ciment. À cette occasion, l'entreprise avait indiqué qu'elle fabriquerait tous les types de ciment dont le marché aurait besoin, réitérant au passage que la capacité de l'usine pourra passer à un million de tonnes si la demande venait à l'exiger. Cela est fort probable quand on sait que l'Etat a lancé de nombreux chantiers qui, à leur vitesse de croisière, seront gourmands en ciment. Réformes inévitables Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Depuis quelques mois, des pays d'Afrique subsaharienne ont déployé les grands moyens pour booster leur développement. Des forums ont été organisés, en Guinée équatoriale (3 et 4 février), au Congo (6 et 7 février) et ne Côte d'Ivoire ( 29 janvier) notamment pour trouver des solutions. A chaque fois, il s'agissait de vanter les opportunités d'investissements qu'offre chacun de ces pays. Des patrons de multinationales et autres décideurs de tout bord se retrouvaient parmi les participants et les invités. Ces moments de réflexion sonnent comme une prise de conscience de la part des dirigeants de ces pays sur le rôle que l'Afrique est appelée à jouer dans l'économie mondiale dans les prochaines décennies. C'est sans doute aussi une exigence du calendrier que la plupart des pays se sont fixé pour être émergents: 2020 pour la Guinée équatoriale et la Côte d'Ivoire, 2025 pour le Gabon, 2035 pour le Cameroun... Cette prise de conscience constitue la première étape vers le développement. Maintenant, reste que les enseignements issus de ces forums soient rapidement traduits en réformes pour améliorer le climat des affaires afin d'attirer davantage d'investisseurs. En effet, c'est une chose que d'écouter les aspirations des potentiels investisseurs, mais ç'en est une autre de mettre en place le contexte qu'il leur faut. Le continent connait les fortes résistances de la classe gouvernante lorsqu'il faut perdre certaines prérogatives. C'est pourtant inévitable...