C'est la question que de nombreux chefs d'entreprises se posent aujourd'hui. La nouvelle de la mise en place de l'Observatoire national de la TPME est en soi un signal fort adressé à ce tissu entrepreneurial qui a besoin d'actions de soutien concrètes. Les observations de l'institution permettront de sonder les besoins, de les qualifier et quantifier. Reste à savoir comment seront résolus les dysfonctionnements à terme. Le sigle TPME joint généralement -et presque naturellement- la TPE et la PME. En lançant un Observatoire national de la TPME, la réflexion s'est inscrite dans cette intention de traiter les difficultés de la PME et de la TPE de la même manière. Cependant, il faut rappeler que les TPE sont difficilement quantifiables. Au-delà des avancées réalisées, l'OCDE, dans son rapport évaluant les politiques de soutien du tissu des TPME au Maroc publié l'été dernier, avait noté que ces structures souffraient encore de certains dysfonctionnements, à commencer par «le manque de données pour identifier le nombre des structures actives». Les données disponibles à ce jour sont datées de 2003, d'où la mise en œuvre d'un Observatoire des PME. Reste aujourd'hui à savoir comment s'articulera, concrètement, ce travail de suivi et de sondage au regard de la forte présence, comme souligné précédemment, de l'informel et des micro-entreprises dans cette catégorie d'unités de production. Cette catégorie compte également une domination de travailleurs faiblement formés, ce qui plombe les chances de ces structures de faire preuve d'innovation, sans oublier la persistante problématique du financement sur laquelle devra plancher l'observatoire en raison de sa constitution. Les banques au cœur de «l'observation» Les institution financières seront observatrices dans le cadre de l'Observatoire national de la TPME, mais également observées par ce même tissu entrepreneurial. Les attentes de ce dernier en matière de financement se font de plus en plus pressantes, et les différents programmes de soutien de l'Etat ne sont pas, à ce jour, à même de répondre à tous les besoins en financement des TPME. Les banques manquent aujourd'hui de liquidité, mais la question est de savoir jusqu'où le rôle de cet observatoire permettra d'améliorer les conditions et les possibilités de financement de ce tissu économique. La présence du GPBM laisse entendre une contribution active dans le travail d'évaluation et de suivi qui sera effectué, sans pour autant donner de visibilité sur les actions concrètes qui seront menées. Dans cette même logique, la mise en place d'un observatoire pour déterminer des indicateurs précis de la situation des TPME est en soi une première solution aux maux de ce tissu, mais nombre d'entreprises interrogées restent dans l'attente d'avoir plus de détails sur le fonctionnement concret de cette nouvelle institution, ainsi que sur sa marge de manœuvre, pour solutionner les dysfonctionnements, jusque-là criants.