Les deux chambres du Parlement ont interpellé le ministre de la Santé sur les carences du système sanitaire. Plusieurs engagements ont été renouvelés avec un calendrier précis. Clair et honnête. Le ministre de la Santé, El Haussaine Louardi, a défendu devant les députés point par point les acquis de son département depuis 2012, tout en reconnaissant les failles qui minent, de l'intérieur, tous les efforts consentis. Les groupes de l'opposition qui se sont focalisés sur les conditions d'accueil au sein des centres de santé, les longues listes d'attente et les services d'urgence ont minimisé l'impact des mesures prises par le département de tutelle sur l'amélioration de l'image du système, durant les 3 dernières années. «Les efforts pour humaniser les hôpitaux du pays se sont soldés par un échec et nous sommes encore loin des standards internationaux», indique Mohamed Joudar, député de l'UC au sein de la 1re Chambre. En ce qui concerne les ressources humaines, le ministre de la Santé a reconnu que la problématique de manque de médecins est doublée par celle de la mise en œuvre partielle de la carte sanitaire. Les données communiquées aux membres des deux chambres montrent aussi que la santé mentale reste parmi les nouvelles priorités du ministère, avec un total de 207 postes budgétaires qui ont été créés entre 2014 et 2015 pour recruter des médecins spécialisés, en plus de l'ajout de 600 nouveaux lits au sein des services de santé psychiatrique. Le budget réservé à l'achat des médicaments pour les centres de traitement des maladies mentales a, pour sa part, dépassé la norme de l'OMS qui est de 2% pour atteindre 2,25% durant les deux dernières années. La forte concentration des médecins de la santé mentale au sein de l'axe Casa-Rabat reste, pour le département de tutelle, parmi les plus grands problèmes à résoudre. La mise en chantier des nouveaux hôpitaux reste aussi problématique. Le ministre de la santé a dévoilé, dans ce registre, que les travaux de construction du nouvel hôpital de Khémisset seront enfin lancés, cet été, après un premier appel d'offres infructueux. Le coût global du projet s'élève à 147 MDH pour les constructions et 80 MDH pour les équipements.