Une baisse des taux obligataires augmente la valeur des anciens bons du Trésor détenus en stock. Les placements bancaires indexés, eux, rapporteront moins, ce qui profite aux actions. Analyse. Depuis le début de 2014, nous assistons à un mouvement baissier de la courbe des taux. En effet, les maturités à 52 semaines, 5 ans et 10 ans ont cédé respectivement 52, 68 et 65 points de bases pour s'établir à 3,39%, 4,24% et 4,97%. Une tendance appelée à persister en raison d'une amélioration des finances publiques et d'une demande importante des investisseurs en bons du Trésor. Nous l'avions annoncé dans un précédent article (Quelles perspectives d'évolution pour le marché des taux? du 10 mars 2014), le Trésor a décidé de réorienter son endettement au profit des maturités moyenne et longue, favorisé par les perspectives d'amélioration des finances publiques. Cette décision, additionnée à une demande importante des investisseurs, a pour conséquence une baisse des taux courts, ce qui favorise un repositionnement des investisseurs sur les segments moyen et long termes. Les besoins du Trésor étant cette fois-ci maîtrisés, les investisseurs devront baisser également leurs exigences sur ces maturités. La conséquence est une détente générale des taux des bons du Trésor. Cela ne manquera pas d'avoir un impact sur le rendement d'autres placements financiers. Cet impact sera mitigé en fonction du produit et de la durée de placement. Quels sont alors les conséquences de la détente des taux sur les placements ? Configuration favorable aux OPCVM obligataires Tout d'abord, la baisse des taux des bons du Trésor augmente la valeur des anciens bons du Trésor détenus en stock. «Cela se traduit par une appréciation de la valeur des actifs des OPCVM obligataires», affirme un gérant de portefeuille. Autrement dit, la valeur liquidative des OPCVM obligations court terme et moyen et long termes augmentera consécutivement à la baisse des taux et générera par conséquent des plus-values aux investisseurs. En revanche, «cette configuration serait moins favorable aux OPCVM monétaires car ces derniers seraient investis dans des actifs moins rémunérateurs que ceux détenus en 2013», souligne le même expert. La rémunération de certains produits de placement bancaires subira également des changements suite à la baisse des taux obligataires. Il s'agit, d'abord, des comptes sur carnet ouverts auprès des banques dont la rémunération est indexée sur le taux moyen pondéré des bons du Trésor à 52 semaines durant le semestre précédent, diminué de 50 points de base. À titre d'illustration, le taux des bons à 52 semaines a baissé de 52 points de base depuis le début de l'année. Actions: Rebond technique Les livrets d'épargne ouverts auprès de la Caisse d'épargne nationale sont également concernés car leur taux de rémunération est, lui, indexé sur le taux moyen pondéré des bons du Trésor à 5 ans durant le semestre précédent, diminué de 200 points de base. Ce bon a enregistré une plus grande baisse que le bon à 52 semaines, soit 68 points de base. Calculés semestriellement, les taux de ces produits ne subiront cette baisse qu'à partir du second semestre de cette année. Par ailleurs, les actions, elles, devraient profiter de cette tendance. Selon une note récente des analystes d'Attijari Intermédiation, l'année 2014 serait plutôt favorable au marché actions. La baisse des taux augmente certes d'une part les niveaux de valorisation des placements à taux fixes antérieurs et d'autre part réduit les rendements obligataires pour tout placement futur, mais elle profite au marché Actions. En effet, le rebond technique entamé en septembre 2013 laisse présager que le marché sortira du cycle baissier déclenché en 2008. La perspective d'une poursuite de baisse des taux obligataires à court terme encourage également les investisseurs à aller sur ce marché.