Kamal Redouani, grand reporter et documentariste franco-marocain, a reçu le 29 mars à Vancouver le prix «Rising Star Award», lors du Canada International Film Festival, pour son film «Islam contre islam : enquête sur une nouvelle guerre», coproduit par Canal Plus. Reporter et globe-trotter, Kamal Redouani a sillonné les pays méditerranéens. Journaliste à RFI entre 1996 et 2004, il a choisi de se consacrer à l'image et à la réalisation de reportages et de documentaires. Il a signé depuis plusieurs films diffusés sur France 3 et Arte. «L'épicier du coin», coproduit et diffusé par France 3 en 2005, a reçu d'ailleurs un accueil très chaleureux de la critique, et a été sélectionné au festival Premio internazionale del documentario e del reportage mediterraneo (Civitavecchia, Italie), et au Festival du grand reportage et prix de la parole libre de Marseille. Dès les prémices du printemps arabe, Kamal Redouani place sa caméra au cœur des capitales du monde arabe afin de suivre ce mouvement. Son périple journalistique le mène en Tunisie, en Algérie, au Liban, en Libye... Avec le début de la guerre en Syrie, il va à la rencontre de réfugiés syriens à la frontière turque. En 2013, il réalise un documentaire sur l'opposition chiite et sunnite au Moyen-Orient, qui a éclaté au lendemain des interventions américaines et des révoltes arabes, lesquelles ont reconfiguré cette région. Dans son film aujourd'hui récompensé, «Islam contre islam : enquête sur une nouvelle guerre», Redouani décrypte l'intérieur du monde musulman. Frères ennemis, les chiites et les sunnites se livrent actuellement une guerre dans différents pays du Moyen-Orient. Cet affrontement a été révélé au grand jour en Irak après la chute de Saddam Hussein ainsi qu'en Syrie où la rébellion s'est muée en guerre confessionnelle. Les extrémistes des deux communautés appellent au djihad contre le camp adverse. Le magazine Télérama a écrit en novembre 2013 au sujet de ce documentaire salué par la critique : «Une leçon de géopolitique très didactique, incarnée, révélant des enjeux souterrains allant bien au-delà des divergences religieuses.» La transfusion de l'art selon Selfati L'artiste Ilias Selfati expose son nouveau travail, «Sangrita», du 11 avril au 10 mai à la galerie Shart à Casablanca. C'est une exposition singulière, à la «Selfati». Un nom qui pourrait faire référence à un «soi-même» dans une langue étrangère, renvoyant à un travail sur lui-même et par lui-même, semblant détruire l'image pour mieux la recréer. «S'appuyant sur une technique de peinture et dessin sans effets plastiques, usant de la seule force d'une opposition de couleurs, il crée des images brutes aptes à nourrir un univers pictural appelé communément art populaire : une opportunité d'accessibilité, une force de persuasion massive, une protestation silencieuse contre la tragédie des jeux de pouvoirs», explique Hassan Sefrioui de la galerie Shart. «Pour l'exposition de ses travaux récents à la galerie Shart, l'artiste peintre Selfati se mobilise : pour lui, la peinture ne peut survivre que par sa contemporanéité, et ce, depuis le début du 19e siècle. Francisco de Goya n'a-t-il pas traité des sujets de l'actualité de son époque en peignant diverses œuvres traitant des campagnes napoléoniennes (Les désastres de la guerre) ? Pablo Picasso n'a-t-il pas également porté en ses pinceaux les ravages de la guerre civile pour réaliser une œuvre majeure Guernica,? Aujourd'hui, Selfati réinterprète «nos désastres de la guerre», les images enfouies dans notre mémoire, tel l'éphéméride de ce siècle nouveau annoncé «turbulent». Un un travail de Selfati qui intervient après que dernier ait sillonné le monde, ses diplômes de l'Ecole des Beaux-arts de Tétouan et de la prestigieuse Faculté des Beaux-arts de Madrid, en poche. Son travail lui a permis d'obtenir plusieurs bourses, dont celles de la Fondation italienne de Como et de la Cité des Arts à Paris. Il a également été sélectionné pour le prix du dessin Gregorio Prieto entre 2001 et 2006.