La dernière ligne droite avant le lever du rideau sur la stratégie nationale de lutte contre l'informel serait entamée . Un gros travail a été réalisé par les équipes de Mamoun Bouhadhoud, qui s'apprêterait à en dévoiler les grandes lignes prochainement. De quoi rassurer en partie le patronat, qui revendique sans cesse des mesures. Le secteur privé l'attendait avec impatience. La stratégie de lutte contre l'informel est presque prête. Le ministre délégué en charge de la PME et de l'informel aura très certainement à annoncer les détails de cette dernières prochainement. Les premières informations qui se dégagent déjà lèvent le voile sur l'approche qui sera entreprise. Il s'agirait désormais d'assurer un «accompagnement de l'informel». Selon Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, «il ne s'agit pas parler de lutte contre l'informel», mais davantage d'une approche qui consiste en un accompagnement de l'économie informelle, pour que cette dernière intègre progressivement le tissu économique formel. Ce sera un travail qui sera mené sur les moyen et long termes et la résorption du tissu informel ne sera définitivement pas réalisée en 2014. Avec «Un travail important qui a été réalisé par les équipes du ministre délégué à la PME et à la lutte contre l'informel Mamoun Bouhadhoud sera bientôt exposé» annonce le ministre de tutelle. Il faut dire que la question n'est pas simple. Il y a quelques années, la CGEM avait demandé un programme d'assainissement qui a eu des répercussions négatives et nous avons mis plus de cinq ans à Nous remettre de cette catastrophe. C'est en prenant en considération ce retour d'expérience que l'Exécutif tient à ne pas commettre les mêmes erreurs. «Tirer les leçons des erreurs du passé» Il faudra donc s'attendre à un accompagnement et non à un combat. «Beaucoup de choses sont à faire avec doigté, afin d'éviter un retour de manivelle». Plus encore, une approche de coopération sera adoptée. Une mise à contribution du ministère de l'Intérieur pourrait être envisagée. Ce dernier a en effet de l'expertise dans le domaine. «Beaucoup de fédérations font aussi face à ce fléau et il est temps de partager l'information pour mieux opérer», explique le ministre. Il est en effet question de mettre en place une stratégie visant «à trouver des solutions à l'emploi informel et à encourager le passage au formel». Rappelons qu'en 2012, une première esquisse de stratégie avait été réalisée. Cette dernière devait être axée sur la mise en place de politiques macro-économiques favorables à la promotion des emplois de meilleure qualité, via notamment l'accélération de la croissance ou encore la fiscalité. Les dernières données statistiques disponibles sur le secteur informel confirment ce fléau, qui semble avoir gagné du terrain durant la dernière décennie. En 2007, il employait 2,21 millions de personnes, contre 1,9 million seulement en 1999. Le commerce à lui seul concentre plus de la moitié des emplois (53,2%) au Maroc, mais huit emplois sur dix sont créés par le secteur informel.