Il porte sur le financement de Noor 3 et facilite ainsi l'engagement d'autres partenaires. Bakkoury parle de nouveaux projets qui seront dévoilés dans les semaines à venir. C'est une nouvelle pierre ajoutée à l'édifice qu'apporte le don de l'UE pour le financement de Noor 3. De l'ordre de 43 millions d'euros, soit environ 468 MDH, la convention signée hier à Rabat par Mustapha Bakkoury, président de l'Agence marocaine d'énergie solaire (Masen) et Miguel Arias Canete, Commissaire européen responsable de l'Action pour le climat et l'énergie, est un signal fort de cette confiance que le partenaire européen a dans le chantier énergétique marocain. Il intervient après l'opération de charme qui a eu lieu en décembre 2014 auprès de plusieurs bailleurs de fonds (BM, BAD, BEI, AFD, KfW, UE) pour le financement de Noor 2 et Noor 3 ayant assuré 17 MMDH, soit 85% du montant d'investissement global. «Ce don est également une occasion de conforter la présence d'autres acteurs financiers à des conditions exceptionnelles», lance Bakkoury droit dans ses bottes. Dans le même ordre d'idées consistant à jouer sur des soubassements sûrs, le responsable européen a qualifié ce don de levier pour avoir un financement complet des projets solaires marocains et développer l'intégration dans les marchés maghrébins de l'énergie et leur connexion avec l'UE. Avec cette nouvelle manne qui rentre dans le cadre la FIV (facilité d'investissement pour le voisinage), les premiers coups de pelle pour Noor 3 vont pouvoir être donnés dans les semaines à venir (voir entretien). C'est ce qui fait dire à Bakkoury que le montage financier de ces projets est enfin bouclé. Mieux encore, la réponse des bailleurs de fonds a été tellement prompte et généreuse que l'objectif de financement est aujourd'hui dépassé de loin. La centrale Noor 3 représente la spécificité nouvelle qui consiste en l'usage d'une technologie thermo-solaire (CSP) avec une tour. Elle aura une puissance comprise entre 100 et 150 MW sur une surface de 750 ha avec une capacité de stockage de 3 heures minimum. L'UE, faut-il le préciser, est consciente de la portée stratégique de la production d'énergie verte au Maroc dont la proximité est susceptible de faire réussir une interconnexion rentable et viable. Les pays européens ont besoin de ces précieux points carbones, à travers l'achat d'énergie renouvelable, pour redorer le blason d'une industrie performante mais polluante. En effet, comme l'a bien précisé le commissaire européen, l'ambition marocaine d'arriver à 42% des besoins énergétiques via le mix des énergies renouvelables éoliennes et solaires, alors que l'UE vise 30% à l'horizon 2030. La signature de la convention de don est intervenue au lendemain du lancement, toujours à Rabat, de 3 plateformes thématiques dédiées à la poursuite du dialogue de haut niveau sur les sujets liés à l'intégration des marchés et interconnexions électriques, aux énergies renouvelables et au gaz naturel. Mises en œuvre dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, ces plateformes, a expliqué Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, devraient contribuer à l'émergence d'un marché énergétique régional attractif pour l'électricité et le gaz naturel. Quant à Fathallah Sijelmassi, SG de l'UPM, il a souligné que la création de ces plateformes met en exergue le grand besoin de structurer la coopération énergétique dans la région afin qu'elle puisse répondre aux enjeux géopolitiques, économiques et sociaux. Mustapha Bakkoury Président de Masen Les ECO : Pensez-vous pouvoir commencer les chantiers ? Mustapha Bakkoury : Il s'agit d'un don de 43 millions d'euros qui vient s'ajouter aux montants mobilisés par d'autres bailleurs de fonds. Ce qui a permis d'avoir le financement nécessaire au développement du projet Noor 3, qui est de 700 millions d'euros. Cette convention de don est la dernière étape avant la finalisation de tous les contrats qui va avoir lieu dans quelques jours. Le montage financier est bouclé au même titre que les contrats avec les développeurs et toute la dimension juridique et financière et technique. Je pense qu'à partir de cet été on verra du mouvement sur place. Quel sera l'impact de ce don ? D'abord, c'est un don consistant et cela a un effet concret. Quant à sa portée, il va jouer le rôle de levier pour les autres partenaires financiers. Quand la Commission européenne fait confiance à un projet, cela facilite l'implication d'autres partenaires. Enfin cela rappelle aussi le statut dont jouit le Maroc auprès de l'UE tout en accréditant ce que fait le Maroc dans le domaine des énergies renouvelables. Fini donc les doutes du passé ? Je pense qu'il n'y a jamais eu de doute en ce qui concerne le projet énergétique marocain. Les financements ont même dépassé nos ambitions. Nous avons été obligés d'en décliner à certains moments. Notre feuille de route pour 2020 est respectée comme il se doit. Nous savons ce qu'on va faire après Ouarzazate et même après Midelt, avec un calendrier assez précis qui fera l'objet d'une communication spécifique avec une visite sur site. Ce qui donnera une parfaite visibilité sur Noor dans sa globalité.