La semaine dernière, nous évoquions dans cette même colonne, l'hypothétique fin des Mercedes 240 qui servent aux grands taxis ou «requins blancs» -comme on les surnomme- et ceci suite à l'annonce d'une prime à la casse de 80.000DH pour le renouvellement de ce parc. Quelques jours après cette annonce, le Conseil de gouvernement adoptera le projet de décret instaurant cette mesure incitative. Mais voilà, entre deux bonnes nouvelles se font jour les relents de l'informel. En effet et selon les dernières rumeurs, les propriétaires de grands taxis ne sont pas tous chauds pour cette mesure et la prime qu'elle propose. Une écrasante majorité aurait formulé le vœu d'accepter cette prime, mais pas la casse qui va avec. En d'autres termes, empocher cette subvention, mais pas telle qu'elle est régie par la loi. Ils voudraient ainsi récupérer de l'argent frais tout en gardant les veilles carcasses de ces «merco» d'un autre temps. Que veulent-ils en faire ? Les revendre à la casse pour leur propre compte ? Continuer à les exploiter ailleurs ? Les conserver comme des reliques du passé ? Qui sait ? Il est juste malheureux de constater cette «qualité» qu'ont les Marocains à vouloir toujours et à tout prix, avoir le beurre et l'argent du beurre, quitte à continuer à évoluer dans un milieu désorganisé. Chassez le naturel, il revient au galop ! Rien n'arrête le roublard moyen et le taximan affairiste, pas même la main tendue de l'Etat. Si ces gens s'obstinent dans leur démarche, c'est toute une profession qui aura raté sa mise à niveau et au final, un grand rendez-vous avec le Maroc de demain : celui de la mobilité saine et durable.