Tout juste libéré d'une peine d'emprisonnement pour vol de voitures, un jeune malfaiteur constitue une bande spécialisée dans le vol des Mercedes 240 et l'agression de leurs passagers. Mais la police veillait Nous sommes au début du mois de septembre dernier à Casablanca. Une première Mercedes 240 disparait à Hay Hassani, une deuxième et une troisième à Hay Al Hana, une quatrième au boulevard Ibn Sina… Puis une cinquième, une sixième et une septième se volatilisent dans divers autres quartiers de la ville blanche. Ça n'est pas tout ! A la même période, on signale de nombreux automobilistes agressés et dévalisés dans le quartier Hay Hassani. Que fait la police casablancaise ? Ses indicateurs auraient-ils décidé de se taire ? Toujours est-il que les plaintes se multiplient et que la police réalise que l'affaire est plus complexe qu'elle n'en a l'air. Il ne s'agit vraisemblablement pas des méfaits de voyous de petite envergures du genre de ceux qui brisent une vitre de voiture pour dérober une radiocassette et autres effets personnels. Non, il s'agit là d'un gang de professionnels qui a choisi les Mercedes 240 parce que ce modèle de la marque est plus facile à cambrioler et surtout que ses pièces détachées sont très demandées par les propriétaires et chauffeurs de grands taxis. Les enquêteurs de la police judiciaire casablancaise mettent donc en œuvre les grands moyens. Ils montent des surveillances permanentes dans les quartiers sensibles ainsi qu'aux abords des stations de grands taxis. C'est d'ailleurs dans l'une de ces stations, celle située sur la route d'Azemmour où stationnent les taxis pour El Jadida via Dar Bouâzza, Azemmour, Tnine Chtouka, que la police procède à l'arrestation de l'un des voleurs. Il s'agit de Hicham, une trentaine d'années, qui est monté à bord d'un grand taxi et a tenté de le mettre en marche. Malheureusement pour lui, les chauffeurs ne lui ont pas laissé le temps de faire démarrer le véhicule, l'ont immobilisé et livré aux policiers qui ne pouvaient pas rêver de plus beau flagrant délit. Conduit au commissariat de police, Hicham se met à table. Il avoue être passé « pro » dans le vol de voitures. Il raconte son histoire: récemment libéré après avoir purgé une peine d'emprisonnement pour le même motif, il a décidé de constituer une nouvelle bande. Il a fait appel à quatre de ses amis, et le quintette s'est lancé dans l'aventure du vol des Mercedes 240 et l'agression de leurs passagers. Les policiers revivent ainsi les détails du premier vol, celui de Hay Hassani. Une opération qui s'était d'ailleurs soldée par un accident de la circulation au cours duquel l'un des malfrats avait eu la jambe cassée. De Mercedes en Mercedes, les unes abandonnées et les autres revendues, de passagers dévalisés en chauffeurs ruinés, Hicham avoue tout, en commençant par l'identité de ses complices, que les policiers ne tardent pas à arrêter. Avec en prime dans le coup de filet, deux filles de joies en compagnie desquelles les cinq malfrats dépensaient l'argent de leurs méfaits dans les boîtes de nuit de Casablanca. Tout ce beau monde a été traduit devant les juges de la Cour d'appel de Casablanca. Quant aux propriétaires et aux chauffeurs des Mercedes 240 encore en circulation, on imagine leur soupir de soulagement.