Les investisseurs préfèrent aujourd'hui aller sur le monétaire qui offre, certes, un rendement moyen, mais qui présente un maigre risque du fait de sa faible sensibilité. À fin juin 2014, l'actif net sous gestion des OPCVM a atteint 277,30 MMDH contre 268,17 MMDH à fin mai 2014, enregistrant une collecte nette de plus de 9 MMDH. Cette amélioration est principalement due à une collecte de 8 MMDH au niveau des fonds monétaires. Aussi, en mai dernier, les OPCVM avaient profité d'une collecte nette de près de 17 MMDH. Il semble que ce sont encore une fois les OPCVM monétaires qui ont profité de cette manne, avec 8,2 MMDH de collecte. Les investisseurs sont donc plus intéressés par des placements monétaires. Qu'est-ce qui explique cet intérêt croissant pour les investissements dans le monétaire ? Serait-ce la tendance pour le deuxième semestre de l'année en cours ? «Ce n'est pas forcément un intérêt croissant des investisseurs pour le placement monétaire»; souligne à cet égard un gérant d'actifs avant d'expliquer : «compte tenu du risque de l'investissement dans les OPCVM obligations et d'un rendement de mois en moins intéressant, les investisseurs préfèrent aujourd'hui aller sur le monétaire, même si le rendement n'est pas élevé, en raison de son risque moins important dû à sa faible sensibilité». Les taux obligataires poursuivent une tendance baissière, depuis le début de l'année, car jusqu'à présent, le Trésor semble bien gérer ses besoins de financement pour l'exercice 2014 et qu'il n'a plus besoin de lever des sommes importantes auprès des investisseurs institutionnels. En effet, les deux marchés de la dette interne/externe lui ont facilité la tâche dans la mesure où, d'un côté, sur un plan interne la demande en bons du Trésor a été phénoménale suite à des besoins importants en termes d'allocation des actifs pour les institutionnels locaux et de l'autre côté, la souscription réussie des investisseurs étrangers à l'émission obligataire lancée par le Maroc, dans un contexte marqué par la volonté déterminée des pouvoirs publics d'entamer des réformes, en vue d'une amélioration certaine de ses indicateurs macro-économiques. Un Trésor structurellement déficitaire L'on peut ainsi penser que le Trésor ne manifeste plus d'intérêt pour les levées sur le marché intérieur. «Certes, dans l'immédiat, il n'y aura pas de renversement de tendance et les taux vont poursuivre leur tendance baissière. Toutefois, connaissant la situation structurellement déficitaire du Trésor, il fera certainement son comeback sur le marché», affirme notre gérant. De même, les niveaux actuels très bas des taux obligataires font que ce le placement obligataire n'offre plus un potentiel de rendement intéressant. Vu le caractère à long terme de la vision des investisseurs institutionnels, les premiers signes d'intérêt envers les investissements monétaires se manifestent dès maintenant. D'ailleurs, la ruée des investisseurs en début d'année sur le placement obligataire constituait aussi un rebalancement de portefeuille. En effet, «il y a eu rebalancing des flux des OPCVM monétaires en faveur des OPCVM obligataires, en raison de la confiance d'investisseurs dans les finances publiques. Les investisseurs voyaient en cela plusieurs signes d'une détente des taux», nous explique un autre gérant de fonds. C'est cette lecture du marché qui a fait que les investisseurs ont récupéré une partie de leur investissement monétaire pour la placer dans l'obligataire au début de l'année 2014. Toutefois, nous assistons, depuis, à une poursuite effrénée du mouvement baissier de la courbe des taux. En effet, au 26 juin, les maturités à 52 semaines, 5 ans et 10 ans avaient cédé respectivement 74, 109 et 119 points de base depuis le début de l'année pour s'établir à 3,17%, 3,82% et 4,43%. De son côté, le marché actions semble être solidement ancré dans un trend baissier de fond, et peine à trouver des stimuli pouvant insuffler une dynamique durable. Une correction technique des taux à envisager Il a certes emprunté une tendance haussière cette année, mais son évolution a été limitée à 1,23% au terme du semestre. Il est donc tout à fait logique qu'un rebalancement de portefeuille ait été opéré par les investisseurs en faveur de l'investissement monétaire. En définitive, la situation sur le marché obligataire donne à voir une baisse importante de la courbe des taux d'intérêt depuis le début de l'année même «excessive», du goût de certains institutionnels de la place, une amélioration continue des conditions de liquidité sur le marché monétaire et une demande sur les titres monétaires et obligataires, y compris la réallocation des actifs, due aux remboursements des titres dans les portefeuilles. Il se dégage ainsi, suite à ces données, un large consensus de la place autour d'une stabilité des taux d'intérêt pour le reste de l'année. Toutefois, une correction technique des taux à la hausse n'est pas à exclure en raison d'un mouvement vendeur sur le marché secondaire qui peut se déclencher à la suite d'importantes opérations de rachat dans les OPCVM «OMLT» par exemple !